Kilimandjaro … avec un K comme carême

Mardi (2e sem. de Carême)

Kilimandjaro : montagne de Tanzanie s’élevant à 5891 mètres et constituée de trois volcans éteints. Kilimandjaro fait aussi référence à une nouvelle d’Ernest Hemingway ‘Les neiges du Kilimandjaro’. C’est cette nouvelle qui a inspiré Pascal Danel pour sa chanson du même nom ; une chanson qui a fait pleurer tous les romantiques qui en ont déserté les plages.

Kilimandjaro

Que ce soit dit : je n’aime pas la montagne, je n’apprécie guère la neige.

La montagne c’est peut-être joli, mais ça grimpe, et ça grimpe dur ! A pied, c’est usant : on a l’impression de peser dix fois son poids. En voiture, le malaise vient de ces lacets vertigineux, de ces virages vomitifs, et ces oreilles qui bourdonnent ! La neige, certes c’est peut-être joli à regarder, mais c’est froid et humide… et puis ça glisse. La neige c’est joli à regarder… mais de loin, comme lorsqu’on contemple, depuis le fond de la vallée, les neiges éternelles.

Alors, j’ai toujours du mal à entendre le verset d’Isaïe :

Si vos péchés sont comme l’écarlate,
ils deviendront comme les neiges du Kilimandjaro
1. (d’après Is 10,18)

Je comprends cette image d’un Dieu aimant, toujours prêt à pardonner. Mais que vient faire la neige dans cette histoire ? Je vois bien que, par le pardon, mes péchés passent du rouge au blanc… d’un rouge sang à un blanc plus ‘pacifiant’, blanc comme la neige ou comme la laine de mouton (mais je n’ai jamais vu un mouton blanc… tout au plus blanc-cassé, jaunâtre…). 

Je voudrais pourtant que mes péchés soient comme la neige : qu’ils finissent par fondre ! Cela serait la moindre des choses : voir ses péchés disparaître. Eh ben non, ils ne font que passer du rouge au blanc… ils sont toujours là, comme si Dieu m’aimait AVEC mes péchés reconnus humblement et pardonnés. Et cette montagne avec ces neiges éternelles de nos péchés, accumulées au fil du temps, nous pouvons la voir : c’est la montagne non pas de la culpabilité ou du regret… mais de la miséricorde. Nous la contemplons, désormais de loin et avec joie, nous souvenant, en premier lieu qu’elle est le Kilimandjaro de la Réconciliation.  Cela demande (et appelle) beaucoup d’humilité : se sentir petit face à elle, face à tant d’amour, face à Dieu qu’on a encore plus envie d’appeler Père, et au milieu des hommes qu’on a encore plus envie d’appeler frères. Finalement, je vais peut-être commencer à aimer la montagne et la neige…

Allez ! Pour finir, je ne peux m’en empêcher :

Est-ce moi et mon esprit ‘catho’ mais, en regardant cette vidéo, j’ai eu l’impression de voir des croix au premier plan ?

  1. Ce n’est pas tout à fait dans le texte. Et en même temps que ferait Isaïe en Tanzanie ? ↩︎
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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

Un commentaire

  1. François, une ribambelle de croix oui…et complètement déjanté le gars peinturluré 😉
    Bon pour ce qui est de la montagne, moi, j’aime trop les vagues et l’océan alors je ne serai pas très objective si je parlais de mes petites ascensions (rudes toujours…j’en ai mal aux mollets rien qu’en le disant!)… la neige toujours là, neige éternelle de nos pêchés j’aime bien. Tellement difficile mais en même temps tellement bon de se savoir aimé à ce point.

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