Kalahari … avec un K comme Carême

Jeudi (2e sem. de Carême)

Kalahari (désert du) : Le désert du Kalahari s’étend sur une surface de 900.000 km2 depuis le Botswana jusqu’en Namibie et en Afrique du Sud. Ce désert sablonneux possède un climat semi-aride, et est habité par les tribus bochimans. Son nom provient d’une langue locale, le tswana, signifiant ‘lieu sans eau’ ou ‘grande soif’, cette dernière étant la conséquence logique du premier.

Kalahari

Après avoir gravi le Kilimandjaro, nous marchons maintenant dans le vaste désert du Kalahari. C’est dans ce désert que nous rencontrons deux hommes : l’un est pauvre et se nomme Lazare ; l’autre riche, très riche. Si riche, que sa fortune nous en a fait oublier son nom. Ils sont voisins, habitants de ce même désert, mais pas de la même manière. Plus que voisins d’ailleurs : Lazare vit à la porte de l’homme riche, Monsieur Riche.

C’est le désert pour Lazare.

Ce désert c’est sa pauvreté de biens. Même la santé l’a déserté. Obligé de se coucher tellement il est couvert de plaies. Son désert c’est sa solitude, mais une solitude subie. Il n’a aucun contact avec Mr Riche, et seuls les chiens du désert lui rendent visite. Pourtant, il aurait bien voulu non pas profiter des richesses de son voisin, mais seulement des miettes, cela lui aurait suffit : les miettes des repas, ou simplement les miettes d’une salutation, d’un bonjour… lui qui se tient à la porte.

C’est le désert pour Mr Riche.

Ce désert c’est sa sécheresse du cœur et des yeux : il ne voit pas ce pauvre Lazare, son voisin pourtant. Sa vie est sans doute remplie d’amis, comme autant de chacals, qui viennent profiter de ses richesses, de ses repas somptueux. Mais cela lui convient. Pourtant son opulence est un désert : celui de la rencontre avec Lazare, comme avec Dieu. Mr Riche a déserté la Parole de Dieu. Dès lors comment ce désert-là pourrait refleurir un tant soit peu ? « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. » Le problème de Mr Riche, c’est qu’il n’a jamais su qu’il vivait dans un désert.

Quand t’es dans le désert…

A force d’opulence, Mr Riche a oublié son humanité, il a oublié qui il était – c’est pour cela que nous ne connaissons pas son nom. Il ne se souvient plus qu’il est créé à l’image de Dieu, lui aussi, comme Lazare. A force de s’enivrer d’opulence, il n’a même plus soif de Dieu et a fini par se déshydrater de la Parole du Seigneur. Seul, bien seul, demeure Lazare que Dieu n’oublie pas mais qui hélas ne peut rien faire sans l’aide de Mr Riche, sinon lui apporter consolation. Souvent, quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps (cf.  J.P.Capdevielle), tu souffres de cette soif de réconfort, de cette fournaise d’indifférence. Or c’est toujours dans ces moments là qu’un simple geste peut apporter un peu de vie : juste recevoir cette goutte d’eau pour se rafraîchir la langue. Mais qui trempera un doigt d’humanité dans cette eau du baptême pour consoler son frère ?

L’homme dont le cœur sec se détourne du Seigneur
ne voit pas venir le bonheur, ni même son voisin.
Il a pour demeure les lieux arides du désert du Kalahari.

(d’après Jr 17,5-6)

François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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