Rencontre #24 … à la piscine

Mercredi (4e sem. de Carême)

…Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »… (Jn 5,1-16)

Franchement, Jésus aurait pu trouver autre chose à dire au malade que : ‘Veux-tu retrouver la santé ?“. Qu’aurait-il pu répondre d’autre que sa volonté de guérir ? ‘Non, Seigneur, je suis ici en simple en curieux.’ ou bien ‘En fait, je préfèrerais une nouvelle literie !‘ Comme souvent, cette supposée insignifiante question de Jésus est loin d’être anodine.

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Tente-huit ans malade : une vie. Une vie de malade, c’est à dire d’indigence et de souffrance. La question que pose Jésus n’est donc pas seulement celle d’une ‘petite’ guérison, c’est la question d’une vie, c’est même une question de vie. Dans cette vie, Jésus ne s’impose pas, il se propose. Sa charité n’est pas autoritaire, ni autoritarisme, elle est toujours libérante, elle est liberté, celle de l’Évangile.

D’une manière toute aussi étonnante, le paralysé ne répond pas par l’affirmative à la proposition de Jésus. Il raconte son histoire, l’histoire désabusée d’un homme seul, couché qui n’a trouvé aucune aide. L’histoire d’une vie de m… A la piscine de Bézatha, c’est le concours de natation, l’olympiade de la guérison. Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. La course à la guérison favorise donc les moins impotents. A cette course solitaire, Jésus propose sa parole solidaire. Lève-toi, prends ton brancard, et marche.

Mais une autre phrase de Jésus peut nous surprendre : Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple et lui dit : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore. » N’allons pas trop vite à vouloir associer son ancienne infirmité à la maladie. Jésus au contraire veut lier la guérison dont a bénéficié l’homme à la vie nouvelle dans laquelle il est entré. Car non seulement l’homme est guéri, mais Jésus le retrouve au Temple auquel il a désormais accès. La Parole de Jésus ne fut pas seulement la guérison d’une infirmité physique, elle est aussi une guérison du cœur qui nous permet de renouer avec Dieu. Et qu’y a-t-il de pire que de s’écarter d’une relation divine et salutaire, par le péché ? Jésus tenant à la vie de l’homme en question, le met donc en garde contre ce qui peut le mener à s’éloigner de Dieu.

François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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