Rencontre #33 … avec Caïphe

Samedi (5e sem. de Carême)

Quand Lazare fut sorti du tombeau, les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent donc le grand conseil ; ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme fait un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. » (Jn 11,45-57)

caiphe

Les signes de Jésus et ses œuvres ne mènent pas d’emblée à la foi. Ce que fait Jésus suscite d’un côté l’adhésion, et de l’autre la délation. D’un côté : ceux qui ont vu Jésus faire signe, signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple. De l’autre, ceux qui vont raconter les signes que Jésus a fait, ses actions soi-disant subversives mettant en danger l’autorité des Grands-Prêtres et des pharisiens, ainsi que la sécurité du peuple d’Israël. L’interprétation des signes est pour les uns théologale, et pour les autres elle est politique. La division est à son comble.

Paradoxalement, ce sont les responsables religieux qui s’inquiètent des conséquences politiques de l’affaire Jésus. Ils sont obnubilés par le ‘faire’… Jésus est à leurs yeux, un meneur de troupe auquel seul une troupe armée et romaine pourraient en venir à bout… à moins d’éliminer le protagoniste galiléen avant eux. Paradoxalement, leur crainte est dans l’adhésion croyante du peuple : Si nous continuons à le laisser faire, tout le monde va croire en lui. Sur ce point, ils n’étaient pas prophètes.

La solution de Caïphe est ambivalente. Vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. Supprimer Jésus c’est sauver le peuple de la mort ‘physique’ mais aussi préserver l’autorité et les intérêts personnels des responsables religieux.  Il faut faire mourir Jésus, comme si le Salut était dans l’action et la condamnation – vaine espérance.

Et pourtant, Caïphe ne croyait pas si bien dire. La mort de Jésus sur la Croix deviendra le lieu même du Salut pour tous. Les responsables religieux se sont rassemblés pour la mort de Jésus et pour disperser le peuple d’Israël. La mort de Jésus s’ouvre à la Vie et vient rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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