Rencontre #39 … Pilate et le Roi des Juifs

Vendredi Saint

Dans son évangile, au cœur du procès, l’évangéliste Jean se focalise sur la rencontre entre Jésus et Pilate. Ces quelques extraits de la Passion selon saint Jean vont nous éclairer sur l’enjeu d’un tel récit.

Jesus-pilate

Jn 18, 29 Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » 30 Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. » 31 Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » 32 Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. 33 Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »

Pour Pilate, et sans que personne ne lui ait soufflé mot, Jésus n’est pas un malfaiteur, ni un malfaisant. Ainsi s’ouvre le procès qui, dans la version de Jean, condamne à mort Jésus, le bien-faisant et qui, en même temps, le révèle comme Roi, Homme, et Fils.

Carl Bloch, Christ, 1890

Le Roi

Il est Roi, mais sa royauté ne vient pas de ce monde (18, 36), elle ne ressemble en rien à la puissance de Pilate et de César. Ce Royaume du Père est sans garde, ni armée, ouvert sur le monde et à l’accueil. Sa royauté n’écrase rien ni personne. Le pouvoir mondain s’enferme dans une logique de mort et de condamnation. La royauté de Jésus, s’ouvrant à la Vie et à la Révélation, s’offre à la vue du monde, rejoignant le plus bas de l’immonde : bafoué, couronné d’épines… Elle n’est que service et abandon pour révéler  la Parole, sa Parole. « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »18, 37)

Ecce Homo, Le Caravage, 1605.

L’Homme

Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. » (19, 5). Dans ce procès, Jésus est le seul à rendre Justice à l’homme, à le restaurer dans sa dignité et sa vocation : celles d’aimer jusqu’au bout, en vérité,  de livrer sa vie sans égoïsme ni frein. Bien qu’humilié, Jésus ne fait montre d’aucune violence, ni rancœur. Il demeure l’Homme fidèle à l’amour du Père dont il est plus que l’image et la ressemblance. Il est LE Fils. Les grands prêtres répondirent à Pilate: « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » (19, 7)

Giovanni Battista Tiepolo, crucifixion,1750

Le Fils

Et ce Fils demeure fidèle au Père. Aimant jusque sur la Croix, il ne cesse de donner et se donner jusqu’à sa filiation ‘humaine’ pour être tout au Père : Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (19, 26-27)

La prière de Jésus (Jn 17)

Jn 17, 7 Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
8 car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données :
ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi,
et ils ont cru que tu m’as envoyé.
9 Moi, je prie pour eux ;
ce n’est pas pour le monde que je prie,
mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
10 Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ;
et je suis glorifié en eux.
11 Désormais, je ne suis plus dans le monde ;
eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.
Père saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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