Conclusion : l’autre disciple et l’Évangile (Jn 21,20-25)

La conclusion de l’évangile revient au disciple bien-aimé qui réapparait maintenant pour offrir ultimement son témoignage par l’entremise du rédacteur.

Cet article est disponible au format podcast (cf. ci-dessous) : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? 7/7 (Jn 21,15-25)

Hendrick ter Brugghen, La Crucifixion Saint Jean, 1624

L’autre disciple que Jésus aimait (21,20-23)

21, 20 S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait. C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? » 21 Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? » 22 Jésus lui répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. » 23 Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? »

Et lui que lui arrivera-t-il ?

Nous retrouvons ici ensemble les deux disciples qui couraient vers le tombeau vide. Une belle inclusion : la boucle est bouclée. Cependant, il ne s’agit plus de courir après du vide, mais de marcher à la suite du Vivant. Et l’on devine ici qu’à côté de la figure éminente de Pierre, qui témoignera de sa foi jusqu’au martyre, le destin du disciple bien-aimé, mort de vieillesse, n’en est pas pour autant moindre. Jésus souligne la fidélité intangible de son disciple-ci jusqu’à son âge avancé, qui mit toute sa vie au service de l’Évangile et de l’Écriture. Là fut sa vocation et son témoignage comme nous le donne à entendre la finale de notre évangile :

Balázs János, Csodálatos halászat, 1921

C’est ce disciple qui témoigne (21,24-25)

21, 24 C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. 25 Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.

Le monde de sa Parole

La présence et la parole même de Jésus, comme en témoigne l’évangile, embrassent ainsi le monde entier. Celui-ci est ainsi désigné telle une mer où jeter le filet de l’évangile. Un évangile d’écriture mais surtout un évangile de témoins vivants que sont désormais les auditeurs et lecteurs, nourris maintenant de la parole du Christ et de sa Vie, témoins croyants, disciples frères d’hier à aujourd’hui.

En aucun cas le disciple, comme sa communauté, ne peut agir ou vivre sans la présence agissante du Christ Ressuscité et de sa Parole.

Marie de Magdala cherchait à mettre la main sur le corps de son Seigneur, son passé. Mais c’est ce dernier, vivant auprès du Père, gardien d’un nouveau jardin d’Eden, qui lui ouvre un avenir missionnaire pour annoncer à ses frères l’avènement de cette Alliance Nouvelle. Et ses frères-là quoique rassemblés ne purent sortir de leur crainte et de leur torpeur sans le souffle créateur du Christ, sans l’Esprit Saint qui les fait naître comme communauté ecclésiale pour rendre visible la miséricorde de leur Seigneur et leur Dieu. Gardien du jardin, hôte de la maison, le Ressuscité est aussi le maître de la pêche missionnaire et du repas partagé, sur ce rivage où désormais les disciples, nourris de son pain et de sa parole, sont appelés à lui rendre témoignage jusqu’au bout.

François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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