Jeu n°2 : Cache-cache au buisson ardent

Moise au buisson ardent-bourdonLes enfants  se sont cachés, plus ou moins bien, tandis que l’un d’entre eux, après avoir compté jusqu’à 100, 50, 20, part à leur recherche. Il les découvrira les uns après les autres, sauf un. Celui-ci s’est trouvé une cachette insoupçonnable, trop même : il attend, il attend, et maintenant il s’ennuie. Le temps passe, si bien qu’il doit envisager de sortir au risque d’être vu, tant pis : c’est le seul moyen de ‘retrouver’ les autres pour jouer encore.

Au buisson ardent, Dieu et Moïse semblent, eux aussi, avoir entrepris une bien étrange partie de cache-cache. Mais qui des deux est celui qui se cache et celui qui part à la recherche ?Un buisson : voilà un endroit idéal pour se cacher ! Mais Dieu ne suit jamais les règles des hommes. Il fait tout pour se laisser découvrir : le buisson brûle d’un feu inextinguible, à l’image de son amour pour son peuple. Bien plus, l’ange du Seigneur se montre, apparait (littéralement : se fit voir). Et cette nouille de Moïse qui ne voit toujours rien sinon ce mystérieux buisson en flamme.

Mais est-ce bien Dieu qui se cache ? Ne serait-ce pas plutôt Moïse ? Il a passé sa vie à être caché et à se cacher. Il est l’enfant secret, caché durant trois mois, pour échapper aux massacres des nouveaux-nés (Ex 2,1-2). Il est le fils caché d’une pauvresse Hébreue, adopté par une princesse égyptienne (Ex 2,3-10). Et aujourd’hui, il se cache au pays de Madiân, recherché par les hommes de Pharaon à cause de son crime (Ex 2,11-15), fuyant l’Egypte et abandonnant son peuple à son sort. Le voilà maintenant, époux et père, berger tranquille… la belle vie, mais toujours caché, étranger (Ex 2,16-22).

cachecacheC’est dans cet exil et dans ce train-train quotidien et pastoral que Dieu met tout en œuvre pour que Moïse le rejoigne. Il ne se manifeste pas à lui d’emblée, il laisse Moïse venir à lui, librement, juste en lui suscitant une question : “Pourquoi ce buisson ne se consume-t-il pas ?“, question rationnelle et scientifique. Comme si Dieu voulait d’abord faire appel à la curiosité naturelle et la Raison de Moïse.

Quant à Moïse, il lui faut quitter sa route, ses habitudes, ses projets et aller voir ailleurs :Je vais faire un détour“. Se détourner du quotidien, quitter un chemin c’est le premier pas de la conversion : un premier pas qui déjà réjouit Dieu : Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour venir regarder,
….et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! »
. Ce n’est que loin ou à l’écart du brouhaha et des bêlements de sa vie que Moïse peut entendre la Parole de Dieu et y répondre. Il peut enfin converser pour mieux vivre une conversion : retourner en Egypte, retrouver son peuple, retrouver ce Dieu JE-SUIS : un Dieu qui est et qui sera toujours présent, toujours prêt au dialogue. Et au final, n’est-il pas ennuyeux de se cacher longtemps de lui ? Oserons-nous être (comme lui EST) dans cette vérité nue, face Lui.

La Parole de Dieu sort Moïse de sa cachette madianite pour l’ouvrir au projet de liberté de ce Dieu brûlant d’amour pour son Peuple. Moïse, l’homme caché, se déchausse laisse découvrir : lui l’étranger meurtrier se laisse aimer, conduire, comme un nouvel enfant de Dieu, pour le Salut de ses frères. Sortirons-nous de nos chemins habituels pour se laisser regarder par Dieu, se laisser découvrir par sa Parole, afin de mieux le retrouver et vivre le Salut avec et pour nos frères ? Il est bon de mettre fin à notre partie de cache-cache.

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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