Rencontre #34 … Séisme à Jérusalem

Dimanche des Rameaux (année A)

Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » (Mt 21,1-11)

Deux  ânes, des manteaux et des branches sur le chemin, des acclamations… la ville de Jérusalem en plein émoi et s’interroge : Qui est cet homme ? ou littéralement Qui c’est celui-là ? Ils avaient pourtant toutes les clefs pour le reconnaître.

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Un roi de Paix, humble et universel. On pourrait se demander pourquoi Jésus, selon Matthieu, aurait eu besoin d’une ânesse et son ânon ? ll ne peut monter sur l’un et l’autre à la fois. Heureusement l’évangéliste nous rappelle l’Écriture qui annonçait la venue d’un Roi. Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.(Za 9,9) Jésus entre comme ce roi humble. Mais aussi comme le Messie de Paix à destinée universelle comme le suggère la suite de la citation du prophète Zacharie : Il supprimera d’Ephraïm le char de guerre et de Jérusalem, le char de combat. Il brisera l’arc de guerre et il proclamera la paix pour les nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre et du Fleuve jusqu’aux extrémités du pays. (Za 9,10). Ce signe est demandé et donné par Jésus lui-même mais il ne s’autoproclame pas Roi, pour autant.

Un Messie de Dieu. En étendant leur manteau sur le chemin, la foule semble acquiescer au signe donné par Jésus. Elle reprend les mêmes gestes lors de l’acclamation des rois d’Israël, comme pour le roi Jéhu :  Les officiers se hâtèrent de prendre chacun son vêtement qu ils mirent sous ses pieds, en haut des marches. Ils sonnèrent du cor et dirent: «Jéhu est roi!» (2R 9,13) Un roi acclamé, et comme pour Jéhu, un roi choisi par Dieu dont il reçoit l’onction (2R 9,6 Alors Jéhu se leva et entra dans la maison. Le jeune homme lui versa l’huile sur la tête et lui dit : “Ainsi parle Le Seigneur, Dieu d’Israël. Je t’ai oint comme roi sur le peuple de Yahvé, sur Israël.) Ainsi la royauté et la messianité de Jésus vient de Dieu lui-même.

Le Messie des derniers jours. En coupant des branches, la foule semble associée à cette Pâque proche, la fête des Tentes. A cette dernière était associée l’attente du Messie envoyé par Dieu pour le Salut final. Une fête où l’on chantait le Psaume 118 : Béni soit au nom de Yahvé celui qui vient ! (Ps 118,26 ). Ce verset même que reprend la foule.

Un séisme : Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville. Pour parler de cette agitation, Matthieu utilise le verbe grec seio (σειω) secouer, trembler et de la même famille que le mot séisme. C’est un séisme qui s’annonce dans Jérusalem, un séisme qui sera effectif à la Croix où la mort de Jésus la terre trembla, les rochers se fendirent. (Mt 27,51 )

Entrant à Jérusalem, Jésus vient ainsi nous secouer pour se révéler à nous et nous donner Vie.

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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