Le semeur généreux (Mc 4,3b-20)
La figure du semeur renvoie à deux réalités. À Jésus lui-même, comme le suggère le cadre narratif du bord de mer, ou bien au croyant, comme l’indiquent Jérémie et Ben Sirah le sage.
La figure du semeur renvoie à deux réalités. À Jésus lui-même, comme le suggère le cadre narratif du bord de mer, ou bien au croyant, comme l’indiquent Jérémie et Ben Sirah le sage.
Au bord de la mer, en mer, près de la mer. En quoi cette mer est-elle si importante ? Ce genre de répétition n'est jamais anodin chez Marc. S'il insiste sur ce terme, c'est bien qu'il veut souligner ce cadre.
L’épisode précédent de l’institution des Douze esquissait la prétention de Jésus à la restauration du royaume d’Israël. Maintenant, le récit de Marc nous amène à voir et à entendre la réaction de son entourage. Cette mention de la famille, qui intervient deux fois (3,20-21; 3,31-35), encadre la réaction des scribes (3,22-30). Le passage doit donc être regardé dans son unité.
Dès le premier pas de Jésus au bord de la mer de Galilée, quatre disciples avaient répondu à son appel (1,14-20). Après son enseignement sur les rives du lac à Capharnaüm, il avait aussi appelé Lévi à le suivre (2,13-17). Le même scénario se répète maintenant : sitôt le rassemblement de la foule au bord de la mer, Jésus réitère ses appels et, cette fois, de manière plus large et publique.
Des quatre évangiles, celui de Marc est certainement le plus marin. Car ce n’est pas la première fois que nous nous trouvons au bord de ce lac que Marc préfère appeler mer de Galilée.
L’exercice est conventionnel, l’intention louable et l’art dupliqué d’année en année. Il est aisé de souhaiter, surtout à cette distance anonyme, une année tout aussi bonne et heureuse que la santé, le travail, la vie familiale ou la vie spirituelle… Ne soyons pas naïfs, vous et moi, nous savons le peu d’emprise que nous possédons sur les évènements à venir et que notre bonheur ne dépend pas d’un cumul de ces vœux annuels et encore moins de nos résolutions récurrentes. Pourtant tout serait si “joyeux”, “doux”, “bon”… à l’image de ce vocabulaire infantile et de ces rêves adolescents “carte-postalisés” que nous savons promouvoir en ce début d’année. (suite…)
Grande nuit, grande joie, grandes voix dans le ciel pour la naissance d’un si petit être, dans un lieu pourtant si minable. La promesse de l’avènement d’un Sauveur, du Prince de la Paix, s’accomplit dans un décor misérable. Le Verbe s’est fait chiard comme je l’écrivais lors d’un précédent Noël. Et pourtant, tout le mystère est là ! Et là est notre vraie joie.
Dans nos crèches, nous contemplons ce personnage de cire ou de plastique, installé sur la paille, sans faire attention à l’incongruité d’une telle mise en scène. Nos oreilles nostalgiques, nos croyances infantiles, nos yeux éblouis de guirlandes… nous auraient-ils rendus sourds et aveugles face à l’aberration d’une telle situation : l’enfant-né, divin Sauveur, couché dans une mangeoire. Et par trois fois, pour bien insister, Luc nous le répète : (suite…)
Est-ce un autre épisode ? Nous pourrions le penser. Cependant, la mention du sabbat nous invitera à lire ce récit dans la continuité du précédent.
Pourquoi traverser ces champs ? N'y a-t-il pas suffisamment de sentiers en Galilée ? Chez Marc, Jésus ne cessera de nous surprendre en prenant des chemins inattendus. Raccourci ou simple balade à travers champs, c'est toujours Jésus qui ouvre la marche à ses disciples sur des terrains improbables. 'Tracer droits ses sentiers' disait la voix (1,1)
C’est un récit qui semble venir on ne sait d’où. Se situe-t-il dans la suite de l’appel de Lévi ? Ou à un tout autre moment ? Ou bien est-ce une parenthèse intemporelle ? À bien y regarder, le récit précédent n’avait pas de fin telle qu’on s’y attend habituellement : aucune réaction des scribes, ni des disciples, ni des publicains, pas même de la foule. Or, ici, n’est-il pas encore question de pharisiens, de disciples et de repas ?
N’y aurait-il pas dans cet épisode comme un parfum de déjà-vu : le bord de mer, un appel, une réponse positive immédiate ? On croirait le récit de la vocation des premiers disciples se répéter. Marc joue ici avec les nuances et les oppositions. En ce bord de mer, Jésus enseigne. Et, comme toujours, des gens viennent à lui. Mais le verset suivant décrit une scène totalement différente.
Et nous voilà de retour à la maison de Capharnaüm après une pérégrination en Galilée. Cela aurait dû être, comme en toutes maisons, un temps de vie simple, familial et de repos bien mérité. Il en sera autrement.