Trompettes de Jéricho

Voilà pour ceux qui se désolaient de voir ma bobine sur aucune photo qui vous donnera et l’image et le son.

Mer de Galilée (Kinnereth)

Ceci étant dit et fait, comme tout bon touriste et pèlerin des collines de Galilée, nous avons pris dernièrement le bateau, avec l’attraction du jour : un filet type ”épervier” jeté en pleine mer … bon çà occupe … on prend des photos : çà fera des souvenirs !

Lac de Galilée, jet de l'épervier (phtot F.B. 2007)

Bon je vous passe toutes les descriptions bucoliques sur les collines verdoyantes de la Galilée, les clichés touristiques sur les mosaïques de Tabga (que l’on trouve en vente sur des patènes comme sur des cendriers !) ainsi que des discours historico-archéologiques sur les maisons de pierre (et de Pierre) à Capharnaüm… (voir l’album-photos ou le diaporama)

Comme vous le voyez, la vie à l’école biblique est loin d’être une galère ! (il faudra quand même que je vous en parle une fois prochaine).

Et les trompettes de Jéricho ?

Vous connaissez l’histoire racontée dans le livre de Josué (Jos.6) : ce dernier arrive aux portes de la Terre Promise devant Jéricho, forteresse imprenable… les combattants ne réussissant à conquérir la ville, Josué, n’ayant rien à perdre, envoie la fanfare des hébreux faire le tour des remparts en jouant de la trompette. Au bout de sept tours, les murailles s’écroulèrent et les hébreux entrèrent…  Et alors ? me direz-vous : c’est qu’ils jouaient vraiment fort et faux ! Bon, comme vous le savez les archéologues ont mis à jour les restes de la cité et des célèbres murailles :

Eh bien, ces murailles étaient déjà tombées quand Josué est arrivé (si tant est qu’il soit venu par là.) Au moins le texte et l’archéologie sont d’accord sur un point : il n’y a pas eu d’attaque des remparts. Ok ok, je ne vous ferai pas de cours d’histoire biblique.

Taybeh

Durant notre séjour, nous sommes partis le soir pour Taybeh-Ephraïm (voir l’album-photos), un des rares (pour ne pas dire le seul) village entièrement chrétien. St Jean écrit (Jn 11,54) que Jésus se rendit à Ephraïm (Taybeh) quand il lui était difficile pour lui de circuler ouvertement à Jérusalem. Taybeh-Ephraïm se situe donc comme une ville d’accueil. Et nous l’avons bien ressenti. La messe en arabe, soutenue par une jeune chorale dynamique fut une joie. Nous avons été accueilli chaleureusement par des sourires et des bonjours à chaque rencontres dans les rues !

Taybeh est un village totalement chrétien au cœur des territoires occupés et qui essaie de continuer à vivre et surtout prend des initiatives (enfin surtout son curé) pour prospérer : coopérative d’huile (avec ses produits dérivées) et lampes de la paix etc… (découvrez tout cela sur le site de la paroisse de Taybeh (patriarcat latin) )

Quel rapport avec Jéricho ?

Taybeh serait-elle une nouvelle Jéricho que des conquérants voudraient voir tomber attendant qu’elle se vide d’elle-même (Taybeh est passé de 3000 à 1200 habitants !) pour pouvoir y entrer victorieux ? Ne soyons pas pessimistes. Ma réflexion était tout autre. Ce sont d’autres trompettes ici qui essayent de faire tomber des murailles de haine ou de peur : celle d”une communauté chrétienne qui par son dynamisme, ses initiatives et sa prière partagée pour la paix tente de conquérir la vie.

C’est vrai que depuis mon arrivée, la découverte du judaïsme et de l’islam a été pour moi une volonté et une manière de comprendre le pays. Cela reste vrai. Pourtant, la vie chrétienne ici ne peut se réduire à des lieux saints ou des œuvres de charité (bien qu’importants) tenus par des congrégations étrangères (à la Terre Sainte). Il y a aussi des chrétiens DE Palestine/Israël qu’il ne faudrait pas négliger. (à propos des chrétiens d’orient : lire l’article de La Croix)
Bien des murs sont à faire tomber qu’il concernent nos a-priori ou notre méconnaissance. Mais pour l’une et l’autre, c’est la muraille de la langue qui doit tomber en premier. En Terre Sainte, il faut connaître l’hébreu et l’arabe (les deux langues officielles) pour converser avec les habitants, l’anglais pour se faire comprendre quand on ne parle pas suffisamment les deux précédentes, et quand on fréquente aussi des non-francophones, puis le grec pour lire les inscriptions … Bon, il y a encore du travail et mon séjour n’y suffira pas.


La maison des Paraboles à Taybeh

P.S. : La rencontre des Pèlerins vendéens venus à Jérusalem, a été pour moi une bonne bouffée d’air frais et d’iode de l’atlantique. Ça fait d’autant plus plaisirs que l’on en profite pour revoir des visages connus.

 

François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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