Valse avec Bachir

Valse avec Bachir
film documentaire animé, franco-israélien, d’Ari Folman, sorti le 25 juin 2008.
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Déjà l’affiche avait attiré mon attention. Sur le coup, j’avais cru à la sortie d’une bande-dessinée, aiguisant de plus belle ma curiosité. Ayant fait le tour de la colonne Maurice, je vis qu’il s’agissait cependant d’un film dont je ne savais si le graphisme décrivait un film d’animation ou n’était qu’une manière de présenter le sujet à la manière de celle de On connait la chanson. Renseignements pris, Valse avec Bachir était décrit comme un documentaire. Aïe ! Ce genre cinématographique n’est pas ce que je cherche pour un moment de détente dans une salle obscure. Mais la ligne épurée des dessins, les couleurs chaudes m’incitaient régulièrement, à chaque passage devant le titre énigmatique, à en savoir plus. Les critiques de la presse sont élogieuses, trop élogieuses : ces revues se targuent bien trop souvent d’intellectualisme, se faisant le chantre de films que personne ne comprend et dont beaucoup trouvent ennuyeux. Bref, j’avais peur du syndrome Télérama Le Monde (je vous en parlerai un autre jour).

Une enquête

Valse avec Bachir est avant tout une enquête. Le héros, qui n’est autre que le réalisateur Ari Folman, part à la recherche de sa mémoire. Pourquoi durant ces vingt dernières années n’a-t-il aucun souvenir de la guerre du Liban ? Son enquête, il va la mener auprès de ses compagnons d’armes, ses blessés de l’âme comme lui. Le sujet n’est pas tant de nous faire découvrir l’histoire de cette guerre mais ses conséquences depuis les sequelles psychologiques chez les soldats jusqu’aux tueries sanglantes de Sabra et Chatila. Finalement comme eux, ces jeunes soldats à peine sortis de l’adolescence, le spectateur ne sait pourquoi cette guerre a été engagée, comme eux, il ne sait où il va. Il suit l’horreur et l’absurdité de la guerre, où il n’y a ni gloire, ni combat héroïque, ni passion, mais peurs, massacres et désolations.

Du rêve à l’Histoire cauchemardesque

C’est un film à voir surtout si vous n’aimez pas les documentaires ! Les images d’animation nous font entrer dans un monde quasi-imaginaire et pourtant le réalisme demeure continuellement présent. Le dessin et les dialogues nous rappelle sans cesse qu’il ne s’agit nullement d’une fiction. L’horreur épouvantable de Sabra et Chatila remonte peu à peu à la surface du crayon et de la pellicule et font que les rêves et les cauchemars de ces anciens soldats israéliens deviennent à nos yeux et aux leurs, une réalité monstrueuse. Certains chercheront à comprendre ce film d’un point de vue politique, et l’on pourrait discuter de qui est coupable, complice,… D’autres se demanderont si ce film est pro-israélien ou pro-palestinien, pro-…. ou anti-… Même si ces questions sont judicieuses, elles ne sont pas portées de manière privilégiée par ce film. Nous suivons des gosses armés, engagés dans une guerre qui les dépasse et qui devenus adultes, pour les plus chanceux,  n’en sont toujours pas sortis, valsant entre les bribes de mémoire et flottant dans une mer d’oubli. Un refuge qu’il faut pourtant quitter.

Plus d’infos sur ce film

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

2 commentaires

  1. Transposée en BD par les mêmes auteurs, l’histoire n’a rien perdu de sa force documentaire émotionnelle.
    La BD est suivie de quelques photos d’époque et d’un entretien avec le directeur artistique sur la transformation du film en roman graphique.
    Voilà …

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