Kawa … avec un K comme carême

kawaKawa (ou caoua) : mot, masculin, argotique (issu de l’arabe khawa) désignant le café, boisson chaude obtenue à partir du grain, torréfié et moulu, du caféier.

Le caf’, le p’tit noir, le jus… le temps d’une pause, après le repas, etc. Excepté des étudiant(e)s en retard dans leurs révisions, le café évoque souvent ce petit plaisir quotidien pris à heure fixe, ce moment de détente ou de partage, de convivialité.

Et aujourd’hui, cette convivialité du kawa, est au rendez-vous. Car l’annonciation, c’est une visite de courtoisie : Dieu visite Marie comme pour prendre un café. Vous l’avez remarqué, c’est une scène quasi-ordinaire : pas de lumière, ni de trompette. L’ange n’apparait pas : il entre. C’est comme s’il avait frappé à la porte, discrètement. J’aime cette délicatesse de Dieu. Une salutation polie quoiqu’énigmatique, mais polie, et la conversation peut commencer pendant que l’odeur du café emplie peu à peu la maison[1. Je sais : il n’y avait pas de café à cette époque, mais c’est juste pour donner au récit un parfum encore plus agréable.]. Le message est grave comme une bonne nouvelle à annoncer sans savoir la réaction de celle qui la reçoit. Il n’y a pas beaucoup de gestes, seulement des mots, de simples mots, posés, réfléchis, tandis que l’un et l’autre tournent leur petite cuillère dans les tasses du kawa préparé[2. Cf. note 1].

Et ces mots se répondent dans ce vis-à-vis improbable : l’ange de Dieu et la vierge de Galilée, celui qui vient du Très-Haut et cette jeune fille du terroir. A la salutation joyeuse répond la perplexité, à la nouvelle d’une naissance répond le questionnement : parole de Dieu et raison se rencontrent… mais ne s’opposent pas. Bien au contraire, ce n’était qu’au prix de ce dialogue en vérité que pouvait naître cette réponse qu’on aurait pu penser impossible : ‘Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe selon ta parole’.  Et si rien n’est impossible à Dieu, tout reste possible à l’Homme, à cette jeune Marie, lorsque l’écoute patiente et attentive de la Parole, toujours créatrice, offre l’Espérance à un Peuple. L’Incarnation du Fils advient dans ce dialogue simple et vrai.

Et l’ange la quitta, aussi discrètement qu’il était venu. Et dire qu’il n’a même pas pris le temps de déguster son kawa !

Que tout se passe selon ta parole… What else ?[3. Quoi d’autre ?]

A suivre…

Les lectures du jour.

K… comme Carême. Le principe : chaque jour (sauf le dimanche), dire le carême par un mot commençant  par K. Quarante jours donc quarante mots pour (re)découvrir le carême. Retrouvez tous les articles déjà parus de la série “K… comme Carême“.
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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio