Kopeck … avec K comme carême

KopeckKopeck : subdivision monétaire russe valant 1/100° de rouble. L’expression ‘ça ne vaut pas un kopeck’ vient de sa faible valeur.

Ce dont nous sommes sûr avec Pierre, c’est qu’il sait compter : « Combien de fois dois-je pardonner à mon frère ? Jusqu’à sept fois ?». L’astuce de Jésus c’est qu’il sait encore mieux compter : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ». Voilà donc Pierre obligé de connaître plus que la table de sept, et à faire œuvre d’un calcul plus complexe. 70×7= 490. Littéralement, je peux donc pardonner mon frère 490 fois. Mais à la 491ème fois, je m’arrête de pardonner ! Ben oui, quand même,  y’a des limites !

Le problème c’est que le pardon ne vaut pas grand-chose, pas un kopeck ! Que ce soit 7 kopecks ou 490 kopecks, soit 4,90 roubles, cela fait (10 centimes d’euros)… Avouez que ça ne vaut pas le coût de compter! Pourtant, vous me direz que le pardon ça nous coûte ou bien qu’il est d’une valeur très précieuse aux yeux de Dieu. C’est vrai et c’est là qu’est l’os : en quelle monnaie faut-il compter le pardon ?

La parabole de Jésus vient justement nous offrir une réponse. Là aussi, il est question d’unité monétaire : le talent. Et le talent, c’est pas le kopeck : 10.000 talents représenteraient aujourd’hui plus de 6 milliards d’euros. Et 490 talents s’évaluent à plus de 30 millions d’euros. Pour info : 100 pièces d’argent  représenteraient moins de 400 euros. On voit bien qu’on s’y perd avec tous ces comptes. On s’y perd d’autant plus que tout cela devient inutile : le roi remet sa dette, donc plus la peine de compter.

C’est d’ailleurs peut-être là la clef de la parabole : ce roi divin ne compte pas, lui. Il remet les dettes, y compris les énormes dettes, de tout son cœur, sans compter quand on vient le lui demander repentant. Nos dettes, avouées, à son égard ne valent plus un kopeck au regard de sa miséricorde : car à ses yeux, nos vies, la mienne comme celle de mon frère débiteur, valent beaucoup plus.

Seigneur, oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, compte-les en kopeck. Ps 24

à suivre

Les lectures du jour.

K… comme Carême. Le principe : chaque jour (sauf le dimanche), dire le carême par un mot commençant par K. Quarante jours donc quarante mots pour (re)découvrir le carême. Retrouvez tous les articles déjà parus de la série « K… comme Carême« .
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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

Un commentaire

  1. Ils donnent mal à la tête nos comptes d’apothicaire!!! mais compter sur son amour: seul vrai baume au coeur 😉

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