Avant-propos au carême et au(x) désert(s)

Quarante jours de carême, Quarante jours de désert…
Et pourquoi ne pas suivre le Christ dans ce désert, voire même dans 40 déserts ?

40 jours, 40 déserts

Le carême est un temps liturgique qui doit son étymologie au mot latin quadragesima, signifiant quarantième, liée à sa durée de quarante jours. Ce temps de carême évoque les quarante jours que Jésus passa au désert, en jeûnes et prières, et les tentations vaincues. Ce dernier récit rappelle lui-même les quarante années bibliques que les Hébreux passèrent au désert avant d’atteindre la terre promise, quarante années d’errance entre épreuves et bénédictions. De même, la Bible fait aussi mention des quarante jours que Moïse passa au mont Sinaï pour recevoir les tables de la Loi.

Quarante jours au désert et donc pourquoi pas en quarante déserts … C’est un projet que j’avais en tête depuis très longtemps. Le désert est en effet un lieu incontournable de la Bible.

Sinaï, Ain Khudra

Déserts chauds et divers

Dans la Bible, le désert n’évoque pas seulement les tentations, le jeûne et les épreuves. Il est le lieu où l’on se perd, où l’on peut mourir de soif, de faim. Cependant, il représente, aussi, un lieu de refuge, d’hospitalité reçue ou donnée, un lieu propices aux rencontres et à la Rencontre avec Dieu… Un désert promis à verdoyer… Un désert où se vit l’amour et la réconciliation, et des événements qui semblent anodins, du moins en apparence.

Géologiquement (si je puis dire) le désert ressemble à une caisse de résonance. Tout y est amplifié. La forte chaleur diurne succède à la froideur extrême de la nuit, la faim se change en famine et la soif en péril de mort. La colère devient révolte et l’hospitalité un devoir vital. Il faut nous désencombrer de l’image touristique et new-Age du désert seulement beau et magnifique avec un brumisateur à la main et cinq litres d’eau en bouteille à proximité. Le désert est splendide, certes, mais il est aussi dur, rocailleux, âpre comme il peut être réconfortant et habité….

Il y a de nombreux déserts dans la Bible, bien plus de quarante. Nous allons pouvoir revenir sur les plus connus mais aussi visiter des déserts peu évoqués mais très évocateurs. Car il n’y a pas que le paysage. Le désert s’identifie parfois à l’orgueil, ou à la solitude, à la rencontre, comme avec Abraham, Moïse, David, Élie, Isaïe, Jean le baptiste, et bien sûr Jésus. Cependant, le désert cache des personnages moins connus : Agar, le roi Ouzias, Ana fils de Sibéon… Il y aura beaucoup de rencontres à faire, …et de panorama à découvrir. Le désert (Midbar en hébreu) est le lieu de la Parole (dabar), de l’écoute au dialogue…. C’est ce que nous allons voir ou plutôt entendre durant quarante jours …

Léon Belly, Pellegrini verso la mecca, 1861

Le voyage

Comme au sein d’un désert, il n’y a pas de chemin tout tracé pour ces quarante jours :  pas de circuit, ni de progression. Certes les quatre premiers jours (depuis le mercredi des cendres jusqu’au premier dimanche) serviront d’introduction en méditant la question du désert et son oasis qu’est le jardin d’Éden. De même, les six derniers déserts seront en lien avec la Semaine Sainte et Pâques. Entre ces deux moments, nous allons errer, et même nous perdre – c’est fait pour cela un désert – dans ce lieu biblique pour mieux nous y retrouver et LE rencontrer.


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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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