La Bible et la mer (6) La mer des premiers chrétiens

Cet épisode s’intitule « la mer des premiers chrétiens » en sachant que la mer n’appartient à personne et qu’elle ne fait pas de différence entre les navigants. Bien évidemment la mer en question est la Méditerranée, et notre épisode va être surtout consacré aux conditions de voyages à partir du témoignage des premiers chrétiens, et en particulier saint Paul.

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La témoignage de Paul

2Co 1122 Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont de la descendance d’Abraham ? Moi aussi. 23 Ils sont ministres du Christ ? Eh bien – je vais dire une folie – moi, je le suis davantage : dans les fatigues, bien plus ; dans les prisons, bien plus ; sous les coups, largement plus ; en danger de mort, très souvent. 24 Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; 25 trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage et je suis resté vingt-quatre heures perdu en pleine mer. 26 Souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant de mes frères de race, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères. 27 J’ai connu la fatigue et la peine, souvent le manque de sommeil, la faim et la soif, souvent le manque de nourriture, le froid et le manque de vêtements, 28 sans compter tout le reste : ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises. … 30 S’il faut se vanter, je me vanterai de ce qui fait ma faiblesse.

Routes commerciales terrestres et maritimes dans l'empire romain

Les métamorphoses d’Apulée

Mais comme nous passions devant une grosse ferme, les gens qui l’exploitaient nous prirent pour une troupe de voleurs. Inquiets pour leur propriété, et aussi peu rassurés pour leurs personnes, les voilà qui lancent contre nous, avec les cris et excitations d’usage en pareil cas, une bande furieuse d’énormes chiens, dressés par eux à faire bonne garde, et bien autrement acharnés que loups ni ours ne furent jamais. Les éclats de voix de leurs maîtres irritant leur férocité naturelle, ils se ruent sur nous en bondissant de tous côtés à la fois, déchirent sans distinction bêtes et gens, et finissent par mettre par terre une bonne partie de notre monde. C’était vraiment une curieuse et non moins lamentable scène, de voir ces dogues monstrueux, ici happant un fuyard avec fureur, là luttant avec rage contre qui résiste, plus loin s’acharnant sur les corps gisants, et bouleversant tout notre pauvre convoi par leur rage et leurs morsures. Au milieu de ce désarroi, un mal encore plus terrible vient fondre sur nos têtes. Grimpés sur leurs toits ou sur les hauteurs voisines, les paysans nous accablent tout à coup d’une grêle de pierres; si bien qu’il n’y avait plus pour nous que l’alternative d’être déchirés de près ou lapidés de loin. Un de ces projectiles vint frapper à la tête une femme qui était assise sur mon dos; c’était précisément celle du chef de la caravane. Aux cris et aux sanglots que lui arrache la douleur, son mari accourt à son aide. Apulée, Métamorphoses 8,17.

Paul prisonnier, transféré à Rome (Ac 27,1-8)

Voyage de Paul vers Rome selon Ac 27,1-28,16

Ac 27,1 Quand notre embarquement pour l’Italie a été décidé, on a confié Paul et quelques autres prisonniers à un centurion nommé Julius, de la cohorte Augusta. 2 Montés à bord d’un bateau d’Adramyttium sur le point d’appareiller pour les côtes de la province d’Asie, nous avons gagné le large, ayant avec nous Aristarque, un Macédonien de Thessalonique. 3 Le lendemain, nous avons abordé à Sidon ; et Julius, qui traitait Paul avec humanité, lui a permis d’aller voir ses amis et de bénéficier de leur sollicitude. 4 De là, nous avons repris la mer et longé Chypre pour nous abriter des vents contraires. 5 Nous avons traversé la mer qui borde la Cilicie et la Pamphylie, et débarqué à Myre en Lycie. 6 Là, le centurion a trouvé un bateau d’Alexandrie en partance pour l’Italie, et nous a fait monter à bord. 7 Pendant plusieurs jours, nous avons navigué lentement, et nous sommes arrivés avec peine à la hauteur de Cnide, mais le vent ne nous a pas permis d’en approcher. Nous avons alors longé la Crète à l’abri du vent, au large du cap Salmoné 8 que nous avons doublé avec peine, et nous sommes arrivés à un endroit appelé « Bons Ports », près de la ville de Lasaïa.

Paul a la dérive

Ac 27 9 Il s’était écoulé pas mal de temps, puisque même le jeûne du Grand Pardon était déjà passé, et déjà la navigation était devenue dangereuse, si bien que Paul ne cessait de les avertir : 10 « Mes amis, je vois que la navigation ne se fera pas sans dommages ni beaucoup de pertes, non seulement pour la cargaison et le bateau, mais encore pour nos vies. » 11 Mais le centurion faisait davantage confiance au pilote et à l’armateur qu’aux paroles de Paul. 12 Et comme le port n’était pas adapté pour y passer l’hiver, la plupart ont été d’avis de reprendre la mer, afin d’atteindre, si possible, Phénix, un port de Crète ouvert à la fois vers le sud-ouest et le nord-ouest, et d’y passer l’hiver. 13 Comme un léger vent du sud s’était mis à souffler, ils s’imaginaient pouvoir réaliser leur projet ; ayant donc levé l’ancre, ils essayaient de longer de près la Crète. 14 Mais presque aussitôt, venant des hauteurs de l’île, s’est déchaîné le vent d’ouragan qu’on appelle euraquilon. 15 Le bateau a été emporté, sans pouvoir tenir contre le vent : nous sommes donc partis à la dérive.

Notes et références

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

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