Jésus et la femme samaritaine (Jn 4,3-42)

3ème dimanche de carême (A)

Les passages précédents ont mis en avant la nécessité d’accepter la grâce en Jésus comme l’accomplissement du temps eschatologique (3,22-4,2) offrant une nouvelle naissance (3,1-21), mieux que toute purification par l’eau. D’eau, il en sera justement question avec cette rencontre d’une femme samaritaine. L’évangéliste nous la propose comme la figure même de cette naissance d’en haut, tant la rencontre avec Jésus va bouleverser sa vie.

Guercino, Le Christ et la Samaritaine, 1640.

Au puits de Jacob (4,3-6a)

Jn 4, 3 Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée. 4 Or, il lui fallait traverser la Samarie. 5 Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. 6a Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source.

De Nicodème à la Samarie

La scène, que nous allons découvrir, vient en contraste avec la rencontre de Nicodème. Elle opposera, ainsi, une femme de Samarie, à ce juif pharisien de Jérusalem. De même, la rencontre nocturne du notable, laisse place, maintenant, à une scène de plein jour.

Le récit commence en intégrant le trajet de Jésus dans un itinéraire missionnaire : il lui fallait traverser la Samarie. Habituellement, les voyageurs juifs, galiléens ou judéens, évitent cette région tant l’hostilité entre Samaritains et Juifs est grande et parfois violente. Ils préfèrent, généralement, suivre la route longeant le Jourdain.

Duccio di Buoninsegna, Jésus et la Samaritaine, 1311

La Samarie, en bref

Hélas, je ne peux développer ici l’histoire de la Samarie et des Samaritains. Ces derniers partagent avec leurs voisins juifs, la Torah de Moïse, dans une version quelque peu différente. Les désaccords entre eux portent sur l’emplacement du Temple : à Jérusalem pour les Juifs, au mont Garizim, proche de Sichem, pour les Samaritains. Les premières dissensions pourraient remonter au temps des royaumes d’Israël-Samarie et de Juda-Jérusalem. Les oppositions vont s’aggraver, au second siècle, lors de la révolte maccabéenne refusant l’hellénisation du culte, que les Samaritains ont acceptée. Quoiqu’il en soit, du point de vue juif, les Samaritains sont perçus comme des gens plus proches du paganisme que du judaïsme. Et inversement, les juifs sont dénigrés par les Samaritains. Je résume ici un dossier très complexe.

Un puits mythique

La Samarie n’est pas seulement un lieu d’histoire, ici chez Jean, elle désigne aussi celles et ceux qui sont en dehors du cercle du Judaïsme jérusalémite, incluant ainsi, symboliquement, le monde païen. L’itinéraire de Jésus doit donc passer par la Samarie soulignant le dessein universel du Christ. Il vient, ici, comme pour réconcilier deux mondes opposés. La mention même du puits de Jacob participe d’emblée à un début de réconciliation en associant la région à l’histoire du Salut (Gn 48,22).

La référence au puits joue un rôle important. Il constitue un lieu indispensable à la vie d’une communauté, lui procurant l’eau nécessaire. Mais bien plus, bibliquement, le puits est un lieu de rencontre, favorable aux mariages. C’est près d’un puits que Jacob rencontrera Rachel (Gn 29,10), et Moïse, Cipporah (Ex 2,15). Un autre puits jouera le même rôle pour le mariage d’Isaac avec Rébecca (Gn 24,11). Le mot puits est donc synonyme de vie et de fécondité. Et ce puits de Sykar sera lui aussi témoin d’une vie nouvelle et d’une nouvelle alliance. Avec ce puits, l’évangéliste annonce subtilement le thème. Celui-ci donné à Joseph appelle un autre don, définitif et salvateur.

Franz Tymmermann, Jésus et la femme de Samarie, 1541

L’eau vive (4,6b-15)

4, 6b C’était la sixième heure, environ midi.7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 8 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. 9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. 10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? 12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » 13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; 14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » 15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

Toi, un juif !

La conversation banale aurait pu tourner court. Ils n’ont rien en commun. Lui : un juif; elle: une femme de Samarie. Lui : assis sur le rebord du puits; elle s’avançant à cette heure chaude de la journée. Et pourtant, sur une remarque banale, tout bascule pour nous faire entrer dans un véritable dialogue, une conversation qui deviendra conversion.

L’évangéliste nous permet, également, de suivre la femme de Samarie dans ses déplacements spirituels. Ainsi nous passons de l’eau, quasi-stagnante, du puits, à l’eau vive. Et plus loin de ce puits profond à la hauteur des montagnes, comme nous passerons aussi de la solitude de la Samaritaine à l’ensemble du village. Cette progression est éclairée par les titres que la femme et les samaritains donnent à Jésus. Il n’est d’abord qu’un juif (4,9), celui qu’elle appellera Seigneur (4,11), prophète (4,19), Christ (4,29) avant que tous le professent Sauveur du monde (4,42).

Raffaello Botticini, Le Christ et la Samaritaine, au puits, 1508

De l’eau à l’eau vive

Ainsi, tout part de ce puits, l’endroit favorable pour les rencontres, notamment celle des femmes. Mais à cette heure-ci, la plus chaude, elle est seule et, sans doute à raison, pour n’y rencontrer personne (hormis un juif qui n’a pas sa place ici). Elle vient puiser, tirer cette eau des profondeurs de la terre. C’est lourd. D’autant plus lourd au milieu du jour. Il faut aller chercher cette eau profonde, à la force des bras. Et sans eau, pas de vie. Depuis les entrailles de la terre, elle cherche la vie à bout de bras, par ses propres moyens.

Beaucoup encore puisent, creusent, tirent, soulèvent : mettent tant d’effort à leur salut, seul. Certains puisent dans le savoir (Nicodème), dans les purifications interminables et d’autres dans la superstition. Mais tous veulent ramener à soi, cette vie désirée, ce quelque chose qui semble désaltérer mais de manière éphémère et vainement.

Donne-moi

Cette femme doit venir, ici, chaque jour. Chaque jour, à midi, venir, tirer, ramener, soulever, porter… Et lui, ce juif, assis, ici, qui a soif, lui propose cette eau vive : l’eau courante, une source jaillissante ; celle où l’on n’a plus qu’à se baisser pour se rafraichir. Cette eau qui caresse les mains quand on les y plonge. Se moque-t-il ? Il est juif, elle n’est qu’une samaritaine : comme chien et chat autour d’un puits. C’est la gratuité, la grâce, le repos qu’il lui propose. Elle n’aura plus à venir chaque jour, c’est Dieu qui vient et se donne. Si tu savais le don de Dieu…. Il n’y a rien à puiser, mais quelqu’un à rencontrer, quelqu’un à écouter : celui qui te dit : “Donne-moi à boire”. Il est le vrai lieu de rencontre et de salut, et peut-être même n’y a-t-il plus de besoin de lieu. Les rôles sont désormais inversés. Celui qui demande à boire, devient celui qui offre une eau véritablement vivifiante. Et c’est elle, maintenant qui demande.

Cependant, elle semble comprendre l’offre de Jésus en son sens commun : que je n’aie plus à venir ici pour puiser. Avec cette remarque, elle s’ouvre à une nouvelle perspective de vie. Souvent, dans l’évangile selon saint Jean, les récits commencent par un malentendu. Mais ce dernier n’a pas pour but de rabaisser le personnage en question. Ile permet au récit de prendre une autre tournure afin de mieux redéfinir le thème.

Jacek Malczewski, le Christ et la femme de Samarie, 1912

Les maris (4,16-18)

Jn 4, 16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » 17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : 18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

Le septième époux

Elle demande à ne plus venir ici : Jésus la renvoie à ses maris, et l’évangéliste nous renvoie au thème des épousailles. Le puits, comme nous l’avons lu précédemment, est le lieu biblique de la rencontre en vue des noces. Des noces, elle en a connues : cinq maris, hier, et, aujourd’hui, un sixième qui n’en est pas un. Contre ces hiers et cet aujourd’hui, Jésus lui proposera un avenir. Ces versets en qualifient nullement cette femme comme étant de mauvaise vie. Plus certainement, ils la décrivent telle une victime. L’évangéliste, à travers la remarque de Jésus, insiste sur ces échecs subies et cet inachèvement. Aucun mari, qui revêt ici un rôle protecteur, ne l’a sauvé de sa situation. Les cinq maris jouent aussi un rôle symbolique. Ils feraient échos aux divinités païennes installées en Samarie par des populations immigrées (2R 17,24-41) au temps de la domination assyrienne. Ces divinités n’ont pas mené les Samaritains à la véritable révélation de Dieu, ni même leur sanctuaire.

Or, nous y voilà : un homme, une femme, un puits. Tout est en place, pour de nouvelles noces ; Jésus faisant figure de septième époux, lui offrant la véritable alliance. Lui qui a été qualifié d’Époux par Jean aux versets précédents.

Samaritaine (Jean de Flandres - 1500)

La véritable adoration (4,19-26)

Jn 4, 19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète ! 20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » 21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » 25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » 26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

L’adoration révélée

La femme de Samarie n’est pas dénuée de bon sens, et l’évangéliste ne veut pas donner à Jésus, les titres de beau parleur ou de prophète. L’eau qu’elle attend pour son quotidien doit devenir l’eau vive qui touche et transformera toute sa vie. Aussi, la femme déplace la conversation sur l’essentiel du désaccord entre Juifs et Samaritains : le vrai lieu du sanctuaire. Et du puits, nous nous élevons sur la montagne. Ou plutôt les montagnes : le mont Garizim, lieu saint des Samaritains, contre le mont du Temple, à Jérusalem, lieu saint des Juifs. Sans compter la montagne de maris… Pour Jésus ni l’un, ni l’autre ne convient à la véritable adoration. Ou plutôt, il invite au culte en vérité, indépendamment des lieux faits de mains d’hommes. Car il y a l’autre montagne, celle que désigne cette heure qui vient, avec l’Époux, et que sera l’heure du Golgotha, en esprit et en vérité, par amour et jusqu’au bout.

À travers sa parole, et son dialogue, Jésus a fait passer la femme de Samarie depuis les profondeurs de ce puits jusqu’à la hauteur, l’élévation de la croix, déjà annoncée lors de la rencontre avec Nicodème. Le vrai sanctuaire, le véritable lieu de rencontre entre Dieu et son peuple, n’est plus qualifié géographiquement, mais spirituellement. Jésus est ainsi présenté comme Celui qui ouvre à cette révélation nouvelle. Je le suis, moi qui te parle. C’est par lui que se révèle le Père. La reconnaissance du Messie attendu, nait de sa Parole. Il se donne à entendre. L’écouter, c’est communier à sa vie, recevoir cette eau-vive promise pour le salut.

Carl Bloch, Jésus et la Samaritaine, 1890

Laissant là sa cruche (4,27-30)

Jn 4, 27 À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » 28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : 29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » 30 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

Ne serait-il pas le Christ ?

Elle abandonne sa cruche, symbole de son ancienne vie. Une cruche vide et désormais inutile. Elle a trouvé, en Jésus, son eau vive. Elle qui était seule en plein midi, méfiante vis-à-vis de ce juif assis sur son puits, la voilà qui coure, véritable disciple missionnaire. Le contexte souligne bien ce fait. Les disciples viennent à Jésus quand la femme de Samarie part annoncer le Messie, le Christ. Elle part semer la parole de cet homme qui lui a dit tout ce qu’elle a fait. Elle a définitivement abandonnée sa cruche pour revenir à la ville, à la ruche du village. À cause de sa Parole, toujours.

Odilon Redon, le Christ et la Samaritaine, XXe s.

La moisson (4,31-38)

Jn 4, 31 Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » 32 Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » 33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » 34 Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, 36 le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. 37 Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.” 38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

La vraie nourriture

L’arrivée des disciples est associée à la gêne de la conversation de Jésus avec une samaritaine, cela contre toutes conventions sociales de l’époque. La remarque permet aussi de souligner combien le dessein du Christ dérange ses propres disciples, qui, eux aussi, ont encore à se convertir, et à vivre bien des déplacements. Ainsi, comme pour la samaritaine, la scène introduit un malentendu qui porte, cette fois-ci, sur la nourriture. La véritable nourriture de Jésus est sa mission : faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Le dessein de salut du Père est vital, y compris auprès des Samaritains. La conversation avec les disciples reprend le thème eschatologique. La moisson étant, dans la tradition vétérotestamentaire, une métaphore du jugement divin. L’heure et le temps du Christ est donc celui du rassemblement autour du Père.

Cette mission du Christ, moissonneur pour le Père semeur, invite les disciples à travailler à l’œuvre de Salut et de Révélation, au-delà de leurs frontières, à avancer jusque dans les inhabituelles Samaries. Cette moisson sera sans peine car c’est bien d’autres qui ont peiné : le Père et le Christ lequel, seul, et par sa parole, peut faire jaillir une vie nouvelle sur des champs nouveaux.

Angelika Kauffmann, Le Christ et la Samaritaine au puits, 1796

Le sauveur du monde (4,39-42)

Jn 4, 39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. 41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, 42 et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

Nous l’avons entendu

Ainsi, introduits par l’humble samaritaine, les Samaritains de notre scène ont pu se mettre à l’écoute du Sauveur et se réjouir. Ils réalisent l’annonce de cette moisson annoncée où la femme de Samarie revêt le costume de disciple missionnaire. L’œuvre de l’apôtre samaritaine consiste en un témoignage sur la Parole de Jésus : ‘il m’a dit tout…’ Mais c’est finalement la Parole du Christ qui ultimement apporte la conversion pour la Grâce et la Foi : nous savons qu’il est vraiment le sauveur du monde.

François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

5 commentaires

  1. C’est merveilleusement bien commenté. J’étais loin d’avoir saisi tous ces détails, j’en ai les larmes aux yeux, et le cœur ❤ chaviré. Merci.

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