Anne, Syméon et la présentation de Jésus au Temple (Lc 2,22-40)

Présentation du Seigneur (2 fév.)

Après la double annonciation (à Zacharie 1,5-25 et à Marie 1,26-38), et nos deux naissances et circoncisions (de Jean 1,57-66 et de Jésus 2,1-21), l’évangéliste Luc nous fait revenir au Temple (1,5-25) où se déroulent deux autres scènes : la présentation de Jésus (2,22-40) et la fugue de ce dernier, à ses douze ans (2,41-52). Ces deux tableaux reprennent le thème du dessein de l’enfant, en présence des parents de Jésus. L’ensemble résonne de la Loi de Moïse et de la parole des prophètes.

Organisation

Le passage est composé de cinq sections concentriques :

  • L’arrivée des parents et la Loi (2,22-24)
    • Le cantique de Syméon sur l’enfant (2,25-32)
      • La parole de Syméon à Marie (2,33-35)
    • La louange de la prophétesse Anne (2,36-38)
  • Le départ des parents et la Loi (2,39-40)

La parole de Syméon à Marie est donc au centre de cette section et représente, ainsi, un élément clé.

Fra Bartolomeo, Présentation de Jésus au Temple, 1516

La présentation au Temple (2,22-24)

2, 22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 23 selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. 24 Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

Les parents de Jésus et la Loi

Avec le verset précédent, Luc dessine un portrait des parents de Jésus, des plus pieux au sein le judaïsme, se conformant à la Loi de Moïse en ce qui concerne l’enfant, après la circoncision au huitième jour (2,21). Pour Luc, il est important de rappeler les racines et l’imprégnation juives du christianisme, comme il le fera encore dans le livre des Actes des Apôtres. L’avènement du Christ Jésus naît et grandit au sein d’un peuple et d’une espérance particulière.

Dans son récit, la naissance de Jean eut lieu au sein d’une famille sacerdotale : Élisabeth et Zacharie. L’enfance de Jésus, le Nazaréen, est, désormais, aussi, rattachée au Temple, non par la seule ascendance, mais par la foi des parents. L’attachement de ces derniers au judaïsme, donne crédit à l’enfance juive de Jésus et donc à son avenir.

La purification et la présentation

Pourtant ces quelques versets semblent un peu confus en matière de Loi juive. Est-ce une lacune de l’évangéliste ? ou bien, au contraire, cette soi-disant confusion sert-elle le récit ?

En effet, Luc fait référence à trois éléments liés à la Loi (2,22.23.24, et 2,27.39) en un seul et même geste : la purification, la présentation et l’offrande. En réalité, la Loi de Moïse distingue la purification de la consécration du premier-né, tous deux accompagnés d’un sacrifice. Revenons sur chacun de ces préceptes.

Sébastien Bourdon, Presentation auTemple, v.1644

La Loi sur la purification (Lv 12,2-8)

Lv 12, 2 Si une femme est enceinte et accouche d’un garçon, elle sera impure pendant sept jours, de la même impureté qu’au moment de ses règles. 3 Le huitième jour, on circoncira le prépuce de l’enfant, 4 et pendant trente-trois jours encore, elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera rien de consacré et n’entrera pas dans le sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification […] 6 Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle amènera au prêtre, à l’entrée de la tente de la Rencontre, un agneau de l’année pour un holocauste, un jeune pigeon ou une tourterelle, en sacrifice pour la faute. […] 8 Si elle ne trouve pas une somme suffisante pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour l’holocauste et l’autre pour le sacrifice pour la faute. Le prêtre accomplira sur la femme le rite d’expiation, et elle sera purifiée.

La loi prévoit un moment pour la purification de la mère, 40 jours après l’accouchement d’un garçon, 20 jours pour un fille. Il faut rappeler l’importance du sang et de sa signification dans le Judaïsme, y compris pour la menstruation (Lv 12,2). Le sang, circulant dans les veines, est un élément qui exprime la vie appartenant à Dieu. L’écoulement sang ne provenant pas d’une blessure, est alors assimilé à une impureté cultuelle qui atteint l’état de la personne qui doit s’approcher de Dieu. L’impureté n’est pas à confondre avec le péché qui nécessite un autre rite. Ainsi, après l’accouchement, la femme est écartée, momentanément, de la fréquentation du Temple exigeant un état de pureté. La jeune mère doit simplement attendre le temps nécessaire pour sa purification et l’offrande peut avoir lieu plus tard. Celle-ci est généralement effectuée par l’époux : les femmes ne pouvant s’approcher du sanctuaire et de l’autel.

Loi sur l’offrande du premier né 

Ex 13, 2 « Consacre-moi tous les premiers-nés parmi les fils d’Israël, car les premiers-nés des hommes et les premiers-nés du bétail m’appartiennent. » […] 11 Alors, quand le Seigneur t’aura fait entrer dans le pays de Canaan, cette terre qu’il a juré à toi et à tes pères de te donner, 12 alors tu remettras au Seigneur tout premier-né : tout premier-né de sexe masculin et tout premier-né mâle du bétail appartiennent au Seigneur. 13 Le premier-né des ânes, tu le rachèteras par un mouton. Si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Mais chez les hommes, tout fils premier-né, tu le rachèteras. 14 Alors, demain, quand ton fils te demandera : “Que fais-tu là ?”, tu lui répondras : “C’est par la force de sa main que le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte, la maison d’esclavage. 15 En effet, comme Pharaon multipliait les obstacles pour nous laisser partir, le Seigneur fit mourir tous les premiers-nés au pays d’Égypte, du premier-né des hommes au premier-né du bétail. C’est pourquoi j’offre en sacrifice au Seigneur tous les premiers-nés de sexe mâle ; mais le premier-né de mes fils, je le rachète.”
(Lire aussi Ex 34,19 et Nb 18,15-16)

Le rite de la consécration des premiers-nés est distinct de la purification. Il est lié à la Pâque rappelant le salut offert aux hébreux lors de la sortie d’Égypte Ex 12-15. Il manifeste la liberté et la vie destinées aux hébreux esclaves, alors que l’ange du Seigneur décimait les premiers-nés égyptiens afin de fléchir la décision de Pharaon. Le livre de l’Exode l’exprime en terme de rachat (Ex 13,13; 34,20 ; Nb 18,15) qui évoque le rachat des esclaves des mains de leur maître et propriétaire. La consécration des premiers-nés n’est pas seulement un rite lié à la naissance, elle manifeste la foi des fils d’Israël en Dieu Sauveur. L’offrande à cette occasion n’est pas précisée sinon dans le livre des Nombres qui demande, durant le mois suivant la naissance, un don aux prêtres de cinq sicles (équivalemment à 3 ou 4 jours de travail). L’évocation des ces rites et de leur mise en pratique, par Joseph et Marie, dans le récit de Luc, oblige plusieurs remarques.

Hans Holbein, Présentation au Temple (détail), 1500

Plusieurs remarques. De la Loi à la Pâque

Premièrement, si nous sommes en présence de deux rites, une seule offrande est mentionnée et concerne la purification de la mère : un couple de tourterelles ou deux petites colombes (2,24). Ce don au Seigneur correspond à l’offrande du pauvre qui n’a pas les moyens de sacrifier une tête de petit bétail. Ce détail est avant tout destiné à rappeler la pauvreté de la mangeoire et le ministère du Christ annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres (4,18). Au cœur du Temple, Jésus rejoint déjà la pauvreté de son peuple. Aussi, est-ce à dessein que Luc omet les cinq sicles d’argent destinés à la classe sacerdotale qui seront les premiers accusateurs du procès de Jésus. L’offrande est destinée à Dieu seul.

Deuxièmement, l’évangéliste fait se déplacer l’ensemble de la famille : le couple et l’enfant nouveau-né. Or, il n’était pas nécessaire pour ces rites, de faire se déplacer la mère et l’enfant. Cependant, pour son récit, tous sont nécessaires en particulier Marie et Jésus qui seront bénéficaire d’une parole prophétique par Syméon. Ainsi, ces deux rites concernent la mère (la purification) et l’enfant (la consécration) et annoncent déjà le temps de la « pureté » retrouvée des fils d’Israël et l’avènement d’une nouvelle Pâque en Jésus-Christ. Notre passage est effectivement introduit par cet accomplissement du temps (2,22) qui ne peut se réduire aux seuls rites et prendra tout son sens avec la parole de Syméon.

Aussi, Luc insiste-t-il davantage sur la consécration de l’enfant pour laquelle il cite explicitement le précepte de la Loi. A cette occasion, il reprend l’expression biblique pour désigner ce que le texte a traduit par premier-né : Celui qui ouvre l’utérus, dianoigon metran (διανοῖγον μήτραν). Dans son évangile, le verbe ouvrir (dianoigô) ne se retrouve qu’à un autre endroit : lors de la manifestation du Ressuscité aux disciples d’Emmaüs (24,31.32.45). Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent (24,31). D’autres yeux vont bientôt s’ouvrir sur ce salut déjà présent

Rembrandt, Syméon et Anne reconnaissent le Seigneur Jésus, 1627

Syméon et l’enfant (2,25-32)

2, 25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. 27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, 28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 29 « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. 30 Car mes yeux ont vu le salut 31 que tu préparais à la face des peuples : 32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

Mes yeux ont vu ton salut

Les rites de la Loi enfin accomplis, Luc nous fait entendre des paroles prophétiques. L’ordre n’est pas anodin. Après le temps de la Loi, vient celui des prophètes attendus avec l’avènement du temps messianique.

Jl 3,1 Alors, après cela, je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions.

Syméon est décrit comme un homme juste, religieux et sur qui repose l’Esprit Saint. On ne pourra donc confondre ses paroles avec les élucubrations d’un vieux fou. Syméon incarne à lui seul l’espérance du peuple et des prophètes d’hier. Il attend de voir l’avènement du Messie du Seigneur.

Luc insiste à nouveau : Jésus n’est pas devenu le Sauveur, le Christ et Seigneur (2,11), il le fut dès sa conception et sa naissance. Mais surtout Syméon contemple ce sauveur dans la fragilité d’un enfant, comme, plus tard, ce même Sauveur sera contemplé dans l’abaissement du crucifié. Syméon vient donner sens à toutes les annonces précédentes.

La consolation d’Israël et l’Esprit

L’enfant incarne la consolation d’Israël : une expression puisée au livre du prophète Isaïe chantant la fin de l’exil à Babylone et le retour de la gloire du Seigneur en Israël :

Is 40, 1 Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – 2 parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. 3 Une voix proclame : « Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ; tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu. […] 5 Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé

L’enfant sera le salut pour la gloire d’Israël, mais aussi la lumière des nations (Is 42,6) attendu pour la fin des temps. L’ensemble du vocabulaire des paroles de Syméon s’appuient sur des textes d’Écritures annonçant l’avènement du règne de Dieu et de son Messie. Mais, dans sa bouche, elles n’évoquent pas un passé, et encore moins un avenir, mais un présent. Syméon a vu, ce jour, le salut en accueillant la petitesse du Christ.

Antiveduto grammatica, Présentation deJésus au temple, XVIIe

Syméon et Marie (2,33-35)

2, 33 Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. 34 Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Glaive et contradiction

L’étonnement des parents rend compte de l’inattendu, cher à Luc, de ce messie. Mais, cet inattendu est surtout mise en valeur par les paroles de Syméon à Marie. Car soudain, le ton devient dramatique. L’avènement du sauveur apporte, certes le salut, la gloire et la lumière, mais également : chute et relèvement, contradiction, glaive. À travers cette annonce, Luc montre combien l’avènement du Christ, en Jésus, inaugure, aussi, un temps de division. À ce point du récit, Marie, la mère venant au Temple accomplir la Loi, représente Sion : l’ensemble du peuple croyant attendant le salut de Dieu; Ps 86/87, 5 Mais on appelle Sion : « Ma mère ! » car en elle, tout homme est né. C’est lui, le Très-Haut, qui la maintient.

Or Sion sera divisée à propos de Jésus notamment lors de son procès. Et Luc le rappellera à ses lecteurs : 12,51 Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. La parole de Syméon annonce déjà ces débats et ces luttes au sein du Judaïsme de la synagogue comme aussi parmi les chrétiens comme le rapportera le livre des Actes des Apôtres. Le salut est bien présent au Temple, mais c’est aussi au sein du Temple que s’annonce bien des divisions (Lc 20-23) qui vont « partager » le cœur de la mère.

Rembrandt, La Mère de Rembrandt, 1631m

Anne, fille de Phanuel (2,36-38)

2, 36 Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, 37 demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. 38 Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

La prophétesse

Le texte grec parle d’une prophétesse. Ce terme désigne, comme en Isaïe (Is 8,3), la femme du prophète. Cependant, dans le livre de l’Exode, le mot prophétesse est attribuée à Myriam, sœur de Moïse. Dans le livre des Juges (Jg 4,4), Déborah est qualifiée ainsi, de même Houlda au livre des Rois (2R 22,14). Dans le contexte lucanien des récits d’enfance, et nous l’avons vu avec Élisabeth, Marie et Zacharie, le prophétisme est omniprésent. Ce passage ne fait pas exception. Anne est prophétesse et, comme Myriam à la sortie d’Égypte (Ex 15,20-21), chante la délivrance d’Israël sur les chars de Pharaon.

Le nom de Anne nous renvoie également à la mère du prophète Samuel (1S 1-2). Elle fut celle, qui dans l’humiliation, eut la faveur de Dieu qui mit fin à sa stérilité et lui donna un fils, Samuel. Ce dernier, mettra fin aux exactions des prêtres de Silo et introduira la Royauté, notamment avec l’onction de David (1S 13). Luc avait d’ailleurs emprunté nombreux passages du cantique d’Anne (1S 2,1-10) pour le magnificat de Marie (1,46-56).

La délivrance d’Israël

Anne est dépeinte sous les traits d’une personne très âgée (pour l’époque) et d’une veuve n’ayant connu que sept ans de mariage. À elle seule, elle représente cette longue attente d’Israël pour l’avènement d’un sauveur, de l’époux eschatologique. le nombre 84 représente la multiplication des chiffres 7 (l’accomplissement) et 12 (Israël). De même, Luc la situe (avec exagération) nuit et jour dans le Temple, à servir le Seigneur – comme le faisait également le jeune Samuel (1S 3,1) au temps où la parole du Seigneur était rare et la vision peu répandue. La présence de Jésus au Temple vient donc inaugurer un temps nouveau espéré, pour la délivrance d’Israël.

Alvaro Pires D'Evora, La présentation de Jésus au Temple, 1430

À Nazareth (2,39-40)

2, 39 Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Rempli de sagesse

La finale de ce passage n’est pas sans rappeler la conclusion du cantique de Zacharie à propos de Jean : 1, 80 L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

Les deux phrases sont proches, mais Luc ajoute, à propos de Jésus, la sagesse et la grâce. Comme pour Jean, Luc souligne la croissance de l’enfant au milieu de son peuple. Jésus doit lui aussi grandir et se fortifier, comme tout enfant de son âge. Tout n’est pas acquis d’avance. Cette maturation est ici synonyme d’épanouissement. L’enfant est associé à la sagesse et à la grâce. La sagesse, au sein du Judaïsme, représente la connaissance de Dieu, l’attention à la Parole de Dieu (Pr 1,1-2). Elle ainsi souvent associée à sa justice (Ps 36,30) et à la crainte du Seigneur (Ps 111,10). Elle ne représente pas seulement une compétence humaine mais un don de Dieu, comme l’éclaire aussi le terme de grâce.

Pour Luc, c’est déjà dans cette petitesse que Dieu, en son Fils (2,1 sv.) se manifeste et demeure au milieu des siens, dans le petit village, sans renommée, de Nazareth. Ces quelques versets de Luc expriment ainsi tout l’humilité de Dieu.

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François BESSONNET
François BESSONNET

Bibliste et prêtre (Vendée). → bio

Un commentaire

  1. C est étonnant que peu de commentaires soulignent la méprise entre le salut, la délivrance, la Gloire d Israël tels qu ils sont attendus, espérés par un grand nombre à l époque de la venue du Messie.
    Les Paroles des Saintes Ecritures prêtent à équivoque. Pour un peuple occupé il est logique d entendre délivrance par Victoire sur l occupant.
    Or Jésus à aucun moment ne menace l occupant ni ne conforte le peuple dans les représentations de sa Gloire : le Temple fraîchement restauré à grand frais.
    Il est alors logique que ce décalage entraîne une suspicion d imposture.
    Même jean le baptiste doute depuis sa geôle. Il ne voit pas triompher le bien, lui victime d Herode.
    Faire crucifier Jésus de Nazareth par l occupant tendait à montrer à tous ses disciples et sympathisants qu étant victime des romains il ne pouvait être celui qui libère Israël et donc n était pas le Messie.
    Les anciens, grand prêtres et scribes ont donc chercher à détourner le peuple fasciné par Jésus de Nazareth ( entrée triomphale à Jérusalem, auditoire important….) de toutes illusions.
    Cela amoindrit leur faute car la méprise peut être justifiée par une interprétation équivoque des prophéties. Même ses disciples les plus proches, malgré 3 voir 4 annonces de la Passion seront égarés, sidérés, désorientés, apeurés. Seul Jean sera présent au pied de la Croix en tant qu apôtre….
    La Gloire d Israël est le noeud du problème hier et aujourd’hui…

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