Le dernier repas (Lc 22,7-38)

Parallèles : Mt 26,17-35 | Mc 14,12-26 

Rameaux (C) Lc 22-23

La Cène de Jésus, lors de la Pâque, permet à ce dernier de délivrer, à la fois, le sens de sa Passion prochaine mais aussi d’assurer ses disciples en la fidélité au Christ et à l’Évangile. Le repas devient le don d’un mémorial pour la nouvelle Alliance offerte en sa vie.

James Tissot, L'homme à la cruche, 1886 - Brooklyn Museum

Les préparatifs (22,7-13)

22, 7 Arriva le jour des pains sans levain, où il fallait immoler l’agneau pascal. 8 Jésus envoya Pierre et Jean, en leur disant : « Allez faire les préparatifs pour que nous mangions la Pâque. » 9 Ils lui dirent : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs ? » 10 Jésus leur répondit : « Voici : quand vous entrerez en ville, un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre ; suivez-le dans la maison où il pénétrera. 11 Vous direz au propriétaire de la maison : “Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” 12 Cet homme vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée. Faites-y les préparatifs. » 13 Ils partirent donc, trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.

Jésus envoya Pierre et Jean

La scène reproduit le même schéma que lors de l’entrée à Jérusalem préparée par l’envoi de deux disciples à la recherche d’un ânon (19,28-34). Seul Luc désigne Pierre et Jean au lieu de disciples anonymes. Pourquoi le choix de ces deux apôtres précisément ?

Ils sont ceux rencontrés depuis l’appel des premiers disciples (5,1-11), choisis pour être des Douze (6,14), témoins privilégiés du retour à la vie de la fille de Jaïre (8,51) et de la Transfiguration (9,28).  Ils joueront encore un rôle prédominant, garants de l’Évangile, dans la conduite pastorale de la première Église, à Jérusalem, dans le livre des Actes des Apôtres (Ac 3,1 ; 4,13.19 ; 8,14.17). Or ces premiers disciples, et futurs responsables de l’Église, sont envoyés comme serviteurs des disciples et de la Pâque de Jésus. Le récit de la Cène allie ainsi la Passion inaugurant le Royaume et le caractère humble qui définit la communauté chrétienne. Celle-ci tire son identité et sa définition de la Passion, comme le soulignera encore plus davantage la suite du récit.

Un homme portant une cruche

Ainsi, Jésus désigne-t-il un homme, portant une cruche d’eau, pour conduire Pierre et Jean à une maison dont le propriétaire sera prêt à accueillir Jésus et ses disciples. Certes, en cette période de Pâque, lors du sacrifice de l’agneau au soir du 14 Nisân, il était difficile, pour les pèlerins, de trouver un lieu à Jérusalem pour se rassembler et partager l’agneau. Pour Jésus, tout est préparé, convenu : il doit manger cette pâque (22,15) avec les siens. Rien n’empêchera ce repas.

Le récit met en avant le savoir de Jésus : il est celui qui ordonne sa propre pâque, laissant ainsi supposer, au lecteur, qu’il dirigera sa proche Passion. Comme il faut immoler l’agneau pascal, il faut aussi que le Fils de l’homme soit livré (17,25 ; 22,37) et que Jésus résolument (9,51) marche vers sa Passion (22,15). Il est le maître (didascalos, διδάσκαλος ,l’enseignant) de sa Pâque : le repas de Pâque sera, entre autres, l’objet d’un enseignement, comme l’est déjà ce passage. La Cène, comme la Passion, s’inscrit dans le dessein divin.

L’homme anonyme portant une cruche d’eau permet de souligner davantage le savoir de Jésus mais cette précision sert également à privilégier la présence du plus petit. C’est en cherchant le plus bas des serviteurs, chargé d’aller puiser de l’eau – tâche répétitive et harassante – que les disciples parviendront à la salle de la Pâque. Jésus les oblige à se mettre à son écoute et prendre le chemin de l’humilité. Ces préparatifs à la Pâque montrent que celle-ci implique les disciples : leur vie sera aussi affectée et déterminée par ce qui se prépare pour le maître.

Antoni Estruch, Cène, 1904

Les coupes et le pain (22,14-20)

22, 14 Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. 15 Il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! 16 Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume de Dieu. » 17 Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit : « Prenez ceci et partagez entre vous. 18 Car je vous le déclare : désormais, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. » 19 Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » 20 Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous.

Un discours testamentaire

Plus que les autres évangélistes, Luc déploie ce repas tel un véritable discours testamentaire ; un genre littéraire connu de la littérature grecque et biblique. Un homme sachant la proximité de sa mort, invite les siens pour leur délivrer ses dernières paroles de sagesse et annonce l’avenir qui attend ses héritiers ou successeurs. Le testament du patriarche Jacob à ses douze fils en est bon un exemple (Gn 49), comme aussi ceux de Tobit (Tb 4 ; 14). Luc a développé ce discours qui ne se réduit pas à la seule institution eucharistique et à l’annonce du reniement de Pierre. L’évangéliste rappelle, en plus, la trahison de Judas (22,21-23), insère des paroles sur le disciple-serviteur (22,24-27), permet à Jésus d’inviter Pierre à la persévérance (22,28-32) ainsi que l’ensemble des disciples (22,35-38).

Au cours d’un repas

Outre le discours, le repas se déroule à la manière d’un repas pascal. Luc en souligne le trait avec la mention de deux coupes (v. 17 et v.20) et non d’une seule comme en Marc ou Matthieu.

En résumé, dans la tradition juive plus tardive, et, sans doute, déjà au Ier siècle, le seder commence par une bénédiction sur la première coupe de vin. Au total, il y aura quatre coupes. Le repas comporte ensuite la bénédiction et la fraction du pain azyme pour rappeler celui des Hébreux, comme aussi les herbes amères. Après que l’hôte ait rompu le pain et bénit la seconde coupe, le plus jeune des convives pose la question du sens de la fête et de ses rites. S’en suit la lecture du récit de la sortie d’Égypte. La fin du repas se terminera par le chant des psaumes du Hallel, mot signifiant en hébreu : louange, (Ps 113-118).

Le texte ne reprend pas avec précision le rituel du seder pascal, mais évoque nombre de ces éléments. Le rite du repas pascal devient le fondement de ce passage. Le seder servait de mémorial pour la libération du Seigneur en faveur des siens (Ex 12), mais, désormais, la nouveauté prend le dessus, sans ignorer le sens originel : le repas est alors associé à une nouvelle délivrance que sont l’avènement du Royaume et la nouvelle Alliance, en lien avec la passion de Jésus. Cette Alliance nouvelle, en son sang, sa vie livrée, et sa parole, fait écho, à celle que Dieu scella avec Moïse au sortir de l’Égypte, après le don de la Loi :

Ex 24,8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. »

La cène demeure ainsi un repas pascal, festif, qui deviendra, par le pain et le vin, le mémorial de la Passion, offert à ses disciples en vue de leur salut. Le don de toute sa personne, de son corps, est destiné à la vie de ses disciples : donné pour vous. Ce mémorial est célébré aujourd’hui lors des cènes des Églises protestantes ou des eucharisties de l’Église catholique ou orthodoxe.

attribué à Henryk Siemiradzk, La cène, 1876.

Comme celui qui sert (22,21-27)

22, 21 Et cependant, voici que la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table. 22 En effet, le Fils de l’homme s’en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux cet homme-là par qui il est livré ! » 23 Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres quel pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela. 24 Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ? 25 Mais il leur dit : « Les rois des nations les commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. 26 Pour vous, rien de tel ! Au contraire, que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert. 27 Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

La main de celui qui me livre

La Passion et nouvelle Alliance sont offertes malgré la défection des Apôtres : trahison (22,21) ou reniement (22,34). Pour autant, tous ont part au repas, au pain et au vin, au corps et au sang du Christ. Jésus paraît avoir connaissance de l’auteur de la trahison sans le nommer, comme il annoncera le reniement de Pierre. Ce silence est, certes, une manière de ne pas le livrer le coupable, à la vindicte des autres apôtres. Ainsi, je ne l’enferme pas dans un rôle prédestiné : il lui offre, encore, un espace de liberté. Nonobstant, le texte affirme l’inéluctabilité du dessein du Fils de l’homme qui est aussi celui de Dieu : selon ce qui a été fixé. Le texte met en lumière la prévenance du Christ qui sait qu’il sera livré par l’un des Douze.

Si les Apôtres s’interrogent sur qui pourrait, parmi eux, trahir Jésus, c’est que la trahison n’apparaît pas évidente. Deuxièmement, chacun cherche à s’enorgueillir de sa fidélité irréprochable : qui est le plus grand ? La trahison de l’un est mise en corrélation avec l’ambition de tous. A la figure du traitre succède celles, tout aussi antiévangéliques, du roi et du chef. Luc a placé ce passage au sein de la Passion pour donner plus de sens à celle-ci. Chez Marc (Mc 10,42-45) et Matthieu (Mt 20,25-28), cette querelle des disciples précédait l’arrivée à Jérusalem. Le passage vise ainsi à rappeler à la fois la figure de Jésus, dont la royauté se révèlera à sa Passion, mais aussi, à son image, celle des disciples invités à ce même abaissement.

Le plus jeune et le serviteur

Les disciples ne doivent pas s’appuyer sur les critères mondains de la domination et du pouvoir qui peuvent aussi se loger dans une recherche des honneurs couverts de pratiques charitables : ils se font appeler bienfaiteurs. Comme le Seigneur Jésus, les disciples, et particulièrement les Apôtres, doivent être la main de celui qui sert, à la différence de cette main qui le livre. Jésus devient la figure à laquelle le disciple doit se nourrir : Christ et Sauveur, il demeure le serviteur, celui qui sera livré aux mains des grands.

Il n’est pas anodin que Luc fasse explicitement référence au plus jeune, et non au plus petit. que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune. Dans le rite du seder pascal, il revient au plus jeune d’interroger le pater familias, ou l’hôte, sur le sens de la Pâque : Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?

Ici, Jésus invite ses disciples à être dans la posture de ce plus jeune : non pas celui qui sait, mais celui qui interroge et qui écoute. Dans le rite du seder, pour répondre à la question du plus jeune, on lit le récit de la sortie d’Égypte. En prenant la place du jeune, le disciple est, ici, invité à se mettre à l’écoute de Jésus et notamment du récit de la Passion. Bien plus, au plus jeune, est associé la figure du serviteur à laquelle Jésus se compare. Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Ainsi la Passion représente le service du Christ en faveur des siens, et du dessein du Père.

Où est l’agneau ?

Nous pouvons être surpris que, si les textes font mention du pain azyme et du vin, il n’est pas question d’agneau. Omission ? élision ? Les évangélistes ont-ils voulu substituer la prochaine mort du Christ au sacrifice de l’agneau ? ou, encore, souhaitent-ils réserver la fin du repas pascal du Seigneur, comme en Luc, pour la résurrection ? Finalement en nous posant cette question : où est l’agneau pour l’holocauste ?, nous rejoignons le questionnement du jeune Israël à son père Abraham : Dieu saura bien trouver l’agneau, mon fils (Gn 22,7-8). Mais, plus probablement, cette Cène de Jésus anticipe le repas du Seigneur, ou fraction du pain, célébré chaque dimanche dans les communautés chrétiennes.

Artus Wolfaerts, Cène, 1630

Affermis tes frères (22,28-34)

22, 28 Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves. 29 Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi. 30 Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.31 Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. 32 Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » 33 Pierre lui dit : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort. » 34 Jésus reprit : « Je te le déclare, Pierre : le coq ne chantera pas aujourd’hui avant que toi, par trois fois, tu aies nié me connaître. »

Afin que ta foi ne défaille pas

Luc insiste sur ce lien fort qui unit le Christ, sa Passion et l’avenir des disciples. L’épreuve de Jésus est aussi celles des siens et demeure orientée vers l’avènement du Royaume où ils pourront siéger. Telle est la destination de la Passion : le jugement eschatologique. Nous l’avons vu tout au long de l’évangile le royaume annoncé se distingue véritablement des royautés de ce monde. Le jugement et le règne de Dieu, révélés par le Christ, furent définis en termes de délivrance, de miséricorde et de salut. Malgré les trahisons et les reniements, Jésus confirme aux Douze le don de son autorité eschatologique : ils siègeront pour juger Israël (6,12-16 ; 9,1-6) à la manière du Christ et de la Bonne Nouvelle.

La figure de Pierre est mise en avant : il représente pour Luc l’ensemble des disciples soumis aux épreuves de Satan : Simon, voici que Satan vous a réclamés. Tous devront choisir la défection ou la fidélité face à la passion mais aussi à d’autres épreuves futures comme les persécutions à venir. L’annonce du reniement montre effectivement que le disciple, même avec la prière de son Seigneur, peut faillir. Cependant, s’adressant à Pierre, Jésus lui réitère sa confiance et lui demande d’affermir la foi de ses frères dans leurs épreuves. Il le place dans une situation de responsabilité fraternelle. Or, justement, c’est en raison de ce reniement vécu, que Pierre pourra mieux encore prendre soins des autres disciples.

L’annonce du reniement ne consiste pas en un reproche ou en une condamnation. Elle est un fait qui, grâce à la Parole de Jésus, espère une réconciliation et une conversion : Quand tu seras revenu. Celui qui se présente comme le plus grand de ses disciples : prêt à aller en prison et à la mort, devra faire l’expérience de sa faiblesse, de son péché mais aussi de la miséricorde de Dieu. Et, à ce titre, pourra veiller sur ses frères dont il a la responsabilité. Ce retour promet le retour en grâce de celui qui reniera connaître Jésus. Cette connaissance implique une reconnaissance du Christ, trahi, livré et crucifié.

Le Tintoret (Jacopo Robusti), La Cène,1593

Bourse, sac et épée (22,35-38)

22, 35 Puis il leur dit : « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous donc manqué de quelque chose ? » 36 Ils lui répondirent : « Non, de rien. » Jésus leur dit : « Eh bien maintenant, celui qui a une bourse, qu’il la prenne, de même celui qui a un sac ; et celui qui n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en acheter une. 37 Car, je vous le déclare : il faut que s’accomplisse en moi ce texte de l’Écriture : Il a été compté avec les impies. De fait, ce qui me concerne va trouver son accomplissement. » 38 Ils lui dirent : « Seigneur, voici deux épées. » Il leur répondit : « Cela suffit. »

Il a été compté parmi les impies

Le passage, propre à Luc, est quelque peu étonnant et semble même contredire tout ce que nous avions lu précédemment. Jésus invite les siens à acheter une épée : leur faudra-t-il répondre à la violence par la violence ? Comment éclairer ces versets ?

Luc annonce le drame violent qui va se jouer. Il ne sera plus question de débat, d’argumentation mais de confrontation. Les épées sont le rappel de cette violence dont ils seront les premières victimes. Les épées ne leur serviront de rien comme elles ne serviront pas le dessein de Dieu lors de l’arrestation de Jésus. 22,49 Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ?

Alors pourquoi cette mention de l’achat d’épée dans ces versets ? Luc commence par rappeler l’envoi en mission et le dénuement obligé des disciples pour annoncer la Bonne Nouvelle (9,1-6). Pour autant, ils n’ont manqué de rien. Or cette mission avait pour cadre la pacifique Galilée où vivent les coreligionnaires et les concitoyens de Jésus et ses disciples. Jésus annonce un autre temps, inauguré avec le Royaume, durant lequel ils seront traités comme des sans-lois et des impies tout comme leur Seigneur. Luc cite, à ce propos, la version grecque du livre d’Isaïe : Is 53,12 il a été compté parmi les impies (sans-loi, anomos, ἄνομος) pouvant faire doublement référence à des malfaiteurs mais aussi à des païens (qui n’ont pas la Loi de Moïse). De même, les disciples auront un combat à mener, mais leurs épées ne seront pas forcément de fer.

Deux épées

Vendre son manteau pour une épée souligne le temps des épreuves violentes dont l’épée est l’image. Une fois encore, la Passion impliquera les disciples jusque dans leur vie postpascale et évangélique. Jésus, comme le serviteur souffrant d’Isaïe, sera compté parmi les malfaiteurs, jugé comme un impie. Pourtant, il manifestera, jusque dans son supplice, le salut de Dieu. Il en sera de même pour les disciples lorsqu’ils seront confrontés à ces épreuves, où ils devront témoigner jusqu’au bout de l’Évangile. Dès lors deux épées suffisent. Autrement dit : rien face à la violence qui va se déchaîner à leur encontre, comme envers Jésus confrontés à la garde du Temple et aux soldats romains. Deux épées insignifiantes déjà présentes qui rendent inutiles tout armement supplémentaire. Cela suffit.

Ces versets viennent éclairer l’incompréhensible passion où le Seigneur sera traité comme un criminel (23,2.39-43). Pour autant, la condamnation des hommes n’est pas celle de Dieu. La prière de Jésus à Gethsémani ainsi que la suite du récit de la Passion montrera cette présence du Père auprès de son fils.

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