La femme hémorroïsse et la fille du notable (Mt 9,18-26)

On ne peut s’empêcher de comparer ce passage avec celui de Marc (Mc 5,21-43).
On ne peut s’empêcher de comparer ce passage avec celui de Marc (Mc 5,21-43).
Dans ce temps pascal, nous continuons nos visites de différents lieux proposés dans les textes liturgiques, depuis la pierre du tombeau vide, à la maison-témoin, le chemin ou la porte d'une bergerie, jusqu’à dernièrement les demeures du Père. Cette fois-ci, nos pas sont amenés à franchir une frontière, celle de la Samarie, passage pour lequel l’Esprit Saint n’est pas étranger.
L’épisode précédent aurait pu être la fin du récit des disciples d’Emmaüs. Nous étions arrivés à destination. Le Christ s’est fait reconnaître. Tout est bien qui finit bien. Mais le texte se poursuit d’une manière assez étonnante. Retour dont à Emmaüs pour mieux nous rendre à Jérusalem.
Jésus est avec ses disciples partageant un repas avec Matthieu, d’autres publicains et pécheurs. C’est dans ce contexte qu’interviennent des disciples de Jean le baptiste.
Nous sommes à Emmaüs, la demeure de nos deux disciples qui ont ouvert leur porte à cet inconnu et compagnon de voyage. La scène d’aujourd’hui constitue le dévoilement du récit où Jésus est reconnu au cours d’un repas. Cependant le résumé que je viens de faire est bien en-deçà de ce que nous donne à entendre saint Luc.
Avec ce passage, nous abordons le premier discours d’adieu de Jésus à ses disciples après le lavement des pieds. L’évangéliste du quatrième évangile tient à développer, avant le récit de la passion, le sens de cette dernière que ce soit pour le Christ, comme pour les disciples. Ici, il tient à exprimer le rôle du départ de Jésus vers le Père et la condition des disciples après sa mort et sa résurrection.
Après avoir marché au pas lent des plaintes de Cléopas et son compagnon, après avoir marché au rythme des Écritures révélées par la voix d’un anonyme, il est temps de s’arrêter, car nous voilà rendu à notre destination initiale qu’est ce village d’Emmaüs.
Après le pardon et la guérison de l’homme paralytique, l’évangéliste nous fait sortir de la maison mais pour mieux y revenir. Là nous y entendrons deux débats sur le repas à propos de la présence des pécheurs (10-14) et plus loin, lors d’un autre passage, sur l’absence de jeûne (14-18). Cet ensemble se déroule en la maison et on peut l’associer à notre épisode précédent qui se situait au même endroit.
Nous reprenons notre marche qui va opérer un véritable virage avec cette intervention de Jésus-Christ encore anonyme. C’est le moment pivot du récit, puisqu’il veut offrir une réponse à l’affliction de Cléopas. Et les paroles de cet inconnu sont assez cinglantes.
Le chapitre 10 de l’évangile de Jean forme une unité narrative qui se déploie en plusieurs sections. Après la porte-gardienne du troupeau, c'est maintenant l'image du bon pasteur conduisant ses brebis qui domine le discours.
Autre dimanche autre lieu pascal. Cette fois, nous nous rendons auprès de brebis, leur enclos pour un temps et leur berger pour toujours.
Lors de notre épisode précédent, j’avais interrompu le discours de Cléopas. Ce dernier retraçait – de son point de vue – l’aventure que les disciples avaient vécu aux côtés de Jésus de Nazareth et surtout l’espoir messianique qu’il mettait en lui, s’il n’y avait eu sa mort sur la croix. Pour eux, ici, c’est la fin d’une aventure malgré ce tombeau découvert vide ce même matin.