Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau. En effet le tremblement et la stupeur les avaient saisies … (16,8a)
Durant près de sept mois, j’ai essayé de marcher – au rythme de Marc – dans les pas de Jésus de Nazareth, Christ et Fils de Dieu. J’ai souhaité vous inviter à cette pérégrination évangélique, en espérant ne pas vous avoir trop fatigué, ni perdu. Certes, il reste encore quelques versets à entendre – vous les trouverez ci-après. Mais avant, et en guise de conclusion, je souhaite simplement évoquer quelques impressions. (suite…)
Continuer la lectureÉvangile selon Marc : conclusion et conversion. (Mc 16,8.9-20)
Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau, le soleil étant levé. Elles se disaient entre elles : “Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau ?” Et, levant les yeux, elles voient que la pierre avait été roulée ; or elle était très grande. (16,1-4)
La fin du sabbat marque le commencement d’une nouvelle semaine après celle de Pâque et de la passion (14,1 – 15,42). C’est la première fois que Marc emploie le terme de sabbat depuis le ministère galiléen1. Jésus, ce Fils de l’homme maître du sabbat (2,28), œuvrait ,ce jour sacré, chassant l’esprit impur (1,21), sauvant un homme d’une main desséchée (3,2-4). La mention du sabbat permet ainsi déjà d’envisager une issue favorable après la mort de Jésus. Marc insiste sur ce commencement renouvelé en usant d’expressions comme : de grand matin, premier jour, soleil levé, contrastant avec l’épisode de la croix. En ce premier jour de la semaine, toute la création est déjà éveillée après le soir de la crucifixion (15,42) et la venue des ténèbres (15,33). La Vie pointe à l’horizon. (suite…)
La sixième heure étant venue, il y eut les ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : “Éloï, Éloï, lema sabacthani ?” ce qui signifie : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?” Certains de ceux qui étaient là, en l’entendant, disaient : “Voici qu’il appelle Élie.” Et quelqu’un courut emplir une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, lui donnait à boire, en disant : “Laissez, voyons si Élie viendra le faire descendre.” Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira. (15,33-37)
Les heures s’égrènent comme aucune autre journée en Marc. Il souligne ainsi l’importance et la gravité du moment. Mais le jour est aussi ténèbres durant ces trois heures de l’après-midi1 et cela sur ‘toute la terre’ signifiant la portée universelle du salut par la croix. Au moment où, normalement, le soleil est à son zénith, l’obscurité advient, nous rappelant ainsi le jour annoncé pour la manifestation céleste du Fils de l’homme quand le soleil s’obscurcira (13,24-27). Ces ténèbres sont le signe de l’avènement du jugement divin, du jour du Seigneur. Et l’on s’attendrait à l’action de Dieu en faveur de son Messie, pour qu’il le sauve, le descende de sa croix et que tous le reconnaissent et ploient le genou. Mais au lieu de cela, à la fin des ténèbres c’est un cri d’abandon que le crucifié fait entendre. Et pourtant dans ce cri, se dévoile tout le mystère du Messie crucifié. (suite…)
Les soldats emmenèrent Jésus à l’intérieur de la cour, c’est-à-dire dans le prétoire. Ils convoquent toute la cohorte. Ils le revêtent de pourpre et ceignent sa tête d’une couronne d’épines qu’ils avaient tressée. Puis ils se mirent à le saluer : “Salut, roi des Juifs !” Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui, et, ployant les genoux, ils se prosternaient devant lui. Après s’être ainsi moqués de lui, ils le dévêtirent de la pourpre, le revêtirent de ses vêtements et le firent sortir pour le crucifier. (15,16-20)
La condamnation à la crucifixion de Jésus1 par Pilate marque la fin de règne pour ce ‘messie, roi des Juifs‘ impuissant, silencieux et livré maintenant aux mains des païens romains (10,34) pour être crucifié. À travers les outrages et les humiliations, au cœur de cet étrange spectacle, c’est pourtant bien la réelle royauté et la véritable messianité du Fils de Dieu qui se laissent contempler. (suite…)
Aussitôt, le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes, et tout le Sanhédrin. Et après avoir lié Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Pilate l’interrogea : “Es-tu le roi des Juifs ?” Jésus lui répondit : “Toi, tu le dis.” Et les grands prêtres multipliaient les accusations contre lui. Alors, Pilate l’interrogea de nouveau, disant : “Tu ne réponds rien ? Vois tout ce dont ils t’accusent.” Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate s’en étonnait. (15,1-5)
Après le procès nocturne, chez le Grand Prêtre, vient maintenant le temps de la comparution au grand jour : l’épisode se situe au matin, après le chant du coq, et apparaitront des personnages comme Pilate, Barabbas et la foule. L’anonymat du Grand Prêtre laisse place au personnage de Pilate qui à l’inverse n’est pas nommé par sa fonction de préfet romain1. Si tout le Sanhédrin a jugé que Jésus mérite la mort, le pouvoir de condamner à mort est détenu par l’autorité romaine en place. Jésus, comme annoncé, est livré au mains des païens (10,33). Le dernier mot, l’ultime et vrai jugement revient donc à Pilate. Celui-ci mène maintenant l’instruction. Mais cette dernière prend une tournure étrange. (suite…)
Ils emmenèrent Jésus chez le Grand Prêtre. Se réunissent tous les grands prêtres, les anciens et les scribes. Pierre le suivit de loin, jusqu’à l’intérieur de la cour du Grand Prêtre. Il était assis près du feu avec les auxiliaires, il se chauffait près de la flambée. Les grands prêtres et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient pas car beaucoup témoignaient faussement contre lui, et les témoignages ne concordaient pas. Enfin quelques-uns, se levant, témoignèrent faussement contre lui en disant : “Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce Sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en construirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.” Mais sur cela même leurs témoignages ne s’accordaient pas. (14,53-59)
La comparution de Jésus face au tribunal religieux du Sanhédrin se déroule de nuit et chez le Grand Prêtre1 et non à son lieu public habituel. Marc souligne ainsi le caractère mensonger du procès : faux lieu, faux témoins, fausses accusations, faux juges et faux disciple. Seul Jésus s’affirmera en vérité. Pierre mentionné ici encadre ce procès religieux. Malgré l’abandon, il est le seul des Douze à être présent, certes de loin mais tout de même dans la cour du Grand Prêtre et au milieu des auxiliaires du Temple. Le procès de Jésus se déroule de manière singulière : les soi-disant témoins se succèdent avant que nous ayons entendu le motif d’accusation. Ici, ce n’est pas la vérité qui est cherchée mais la condamnation. (suite…)
Continuer la lectureChez le Grand Prêtre : faux témoins et reniement (Mc 14,53-72)
Aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, l’un des Douze, et avec lui une foule, avec des glaives et des bâtons, qui venait de la part des grands prêtres, des scribes et des anciens. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe en leur disant : “Celui que j’embrasserai, c’est lui, saisissez-le et emmenez-le sous bonne garde.” Aussitôt qu’il fut arrivé, s’approchant de Jésus, il dit : “Rabbi !” et il lui donna un baiser. (14,43-44)
S’il est encore cité comme l’un des Douze, Judas en est totalement désolidarisé. Il vient depuis l’extérieur avec une foule armée. Il n’est plus l’Iscariote – l’homme de Qeryoth1, comme précédemment nommé (3,19; 14,10) mais l’homme et l’apôtre des commanditaires : grands prêtres, scribes et anciens. Tout est bouleversé en cette nuit et en ce jardin de Gethsémani. (suite…)
Après le chant des psaumes, ils sortirent pour le Mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : “Tous vous chuterez car il est écrit : ‘Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées.’ Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.” Pierre lui déclara : “Même si tous chutent, moi pas !” Jésus lui dit : “Amen, je te le dis, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras.” Mais il affirmait encore plus : “Même s’il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas.” Et tous disaient de même. (14,26-31)
Après la révélation d’une trahison par l’un d’eux, vient maintenant l’annonce du reniement et de l’abandon du reste des Douze. Tous seront dispersés comme le dessein de Dieu le prévoit selon le prophète Zacharie (13,7). Cependant, comme aussi le chant des psaumes le soulignait, chutes et trahisons seront vaincues par le salut de Dieu. Ce même prophète Zacharie terminait sa complainte en concluant par cette formule d’Alliance : “Il invoquera mon nom, et moi je l’exaucerai. Je dirai : ‘C’est mon peuple !’ Et il dira : ‘Le Seigneur est mon Dieu !’” (Za 13,9). De même malgré les défections, Jésus exprime sa totale fidélité envers ses disciples : “Je vous précèderai en Galilée.” Sa résurrection annonce sa victoire, son retour à la tête de ses brebis annonce sa réconciliation. (suite…)
Le premier jour des Azymes, où l’on immolait la Pâque, ses disciples disent à Jésus : “Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour manger la Pâque ?” Alors, il envoie deux de ses disciples et leur dit : “Allez à la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le. Et là où il entrera, dites au maître de la maison : ‘Le Maître dit : Où est ma salle, celle où je mangerai la Pâque avec mes disciples ?’ Et il vous montrera à l’étage une grande salle garnie et tout prête : là vous ferez les préparatifs.” Les disciples sortirent et allèrent à la ville ; ils trouvèrent comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. (14,12-16)
Le fête de la Pâque se prépare en tout point de vue. Certes, en ce 14 Nissan, les disciples s’inquiètent d’un lieu dans la ville où pouvoir se réunir pour manger au repas du soir l’agneau sacrifié au Temple. Et nombreux sont les pèlerins qui chercheront aussi un endroit pour manger la Pâque. La Pâque se prépare ainsi que le drame de la Passion qui va bientôt advenir. À cela aussi les disciples devront s’y préparer. La scène n’est pas sans rappeler l’entrée à Jérusalem. Jésus envoie deux disciples leur indiquant ce qu’ils y trouveront. Ici, non pas un jeune ânon mais un porteur d’eau. Là encore la parole de Jésus est précise et prophétique : il est bien le maître, celui de sa propre passion annoncée, celui qui envoie ses disciples, leur enseignant ce qu’ils devront dire : Le maître dit et ce qu’ils devront faire : là vous ferez les préparatifs. C’est sa Parole qui les ouvre déjà à un avenir. Et c’est lui qui, in fine, leur prépare la Pâque en les rassemblant dans “sa salle”. (suite…)
La Pâque et les Azymes devaient avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment se saisir de Jésus par ruse, afin de le tuer. Ils disaient en effet : “Pas en pleine fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple.” (14,1-2)
Les paroles de Jésus aux quatre disciples s’achèvent à peine que Marc évoque déjà le projet funeste des grands prêtres et des scribes de Jérusalem. C’est à l’approche de cette Pâque qu’il convient pour les disciples de prendre garde et de veiller, car l’épreuve s’approche. Il y a là un paradoxe et une ironie. La fête de Pâque et des Azymes1 célèbre la délivrance des Hébreux et leur sortie d’Égypte (Ex 12-15). Et pourtant, ici, le projet des notables religieux est celui d’enfermer et de tuer. (suite…)
Mais en ces jours-là, après cette détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus son éclat, les étoiles du ciel tomberont, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et gloire. Et alors il enverra ses anges et rassemblera ses élus des quatre vents, de l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. (13,24-27)
Au Mont des Oliviers, la question des disciples portait sur l’avènement d’un signe annonçant la fin au Temple. La réponse de Jésus, dans une première partie, a exclu de ces signes annonciateurs les guerres, séismes, famines et autres catastrophes. Car la tribulation annoncée, le commencement des douleurs, concernait en premier lieu la vie même des disciples face aux persécutions. Maintenant, au cœur de son discours, Jésus “décrit” la fin : le jugement définitif de Dieu. Mais en fait de description, il s’agirait plus d’allusions. (suite…)
Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup viendront sous mon nom, disant : ‘C’est moi’ ; et ils en égareront beaucoup. Alors, quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne vous troublez pas. Il faut que cela arrive mais ce ne sera pas encore la fin. On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura des séismes par endroits ; il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs de l’enfantement. (13,5-8)
Les paroles de Jésus aux quatre premiers disciples ne sont pas des plus optimistes. Et la suite du discours prendra des airs quasi apocalyptiques. Et cela pourrait bien y ressembler. Le mot apocalypse signifie ‘révélation’ et renvoie à un genre littéraire, mêlant visions d’avenir et langage symbolique1 visant, dans un contexte de crise violente, à révéler aux croyants l’espérance d’une issue favorable liée à l’intervention de Dieu. Ici, tout en reprenant le style apocalyptique, Marc, par les paroles de Jésus, évite tout catastrophisme désespérant et tout angélisme naïf, comme nous allons le voir. Ainsi, si les paroles de Jésus débutent par ce ‘Prenez garde !‘, elles se termineront par cet autre impératif : ‘Veillez !‘ (13,37) (suite…)
Comme Jésus sortait du Temple, un de ses disciples lui dit : “Maître, regarde : quelles pierres et quelles constructions !” Jésus lui dit : “Tu vois ces grandes constructions ? Il n’en restera pas pierre sur pierre qui ne soit détruite.” Comme il était assis sur le mont des Oliviers, face au Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient, à l’écart : “Dis-nous quand cela arrivera, et quel sera le signe que tout cela s’accomplira ?” Alors, Jésus se mit à leur dire : “Prenez garde… (13,1-5a)
Sortir du Temple
C’est la sortie du Temple pour Jésus et ses disciples. Ils s’éloignent de ce lieu et surtout de ces notables, grands-prêtres, scribes, anciens, pharisiens, hérodiens et sadducéens, ayant tous vainement tenté de le faire chuter. La pierre rejetée par les bâtisseurs a tenu bon (12,10). Jésus sort du Temple. Les changeurs, les marchands de bêtes et de colombes sont probablement revenus mais lui n’y reviendra plus. Sa Passion approche. Jésus et ses disciples sortent du Temple. Une autre maison de prière pour toutes les Nations (11,17) et une autre offrande attend Israël et le monde. (suite…)
Après trois séries de questions de la part des pharisiens, des sadducéens et du scribe, vient maintenant le temps des enseignements de Jésus au Temple. L’un concerne l’identité du Christ selon les Écritures, le second vise les scribes et enfin le troisième porte sur l’offrande d’une veuve.
Le Christ selon David
Prenant la parole, Jésus, disait, en enseignant dans le Temple : “Comment les scribes disent-ils que le christ est fils de David ? David lui-même a dit par l’Esprit-Saint : ‘Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie tes ennemis sous tes pieds.’ David lui-même l’appelle Seigneur, d’où est-il son fils ?” Et la foule nombreuse l’écoutait avec plaisir. (12,35-37)
Si la relation entre Jésus et un scribe fut des plus positives, il n’en reste pas moins que, dans l’évangile selon Marc, les scribes sont les premiers adversaires de Jésus. Ce dernier semble remettre en cause leur enseignement sur le messie, ou plutôt leur vision étriquée du fils de David. C’est pourtant bien sous cette dénomination que Jésus fut appelé par Bartimée et la foule lors de son entrée à Jérusalem1. (suite…)
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