Quarante rencontres pour ces quarante jours de carême, avec des figures bibliques connues ou anonymes.

Du mardi au dimanche.
Quarante rencontres pour ces quarante jours de carême (année A), avec des figures bibliques connues ou anonymes.

Charlton Heston dans les Dix commandements, Cecil B. DeMille, 1956

Jeudi après les Cendres

1 – Moïse

Je te propose aujourd’hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur.” déclare Moïse à son peuple” (Dt 30,15-20)
Vous parlez d’un choix ! Bien sûr que je choisis le bonheur et la vie. Qui voudrait choisir le malheur ?

Isaïe, Raphaël, Basilique saint Augustin, Rome, 1512

Vendredi après les Cendres

2 – Isaïe et ceux qui n’ont pas tout compris

La Parole du prophète Isaïe paraît encourageante : consulter Dieu, connaître ses chemin afin qu’il se rapproche de nous (Is 58,1-9)
… et pourtant, il s’agit là de reproches. Faudrait savoir !

L'appel de Matthieu (Lévi), enluminures d'Egbert, 980

Samedi après les Cendres

3 – Lévi

“Jésus lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre.” (Lc 5,27-32)
Le nanti installé, bien assis, est devenu un homme debout et migrant à la suite de Jésus. Belle conversion, soit ! Mais est-ce cela le plus étonnant ?

Mowgli et Kaa, le livre de la Jungle, Walt Disney, 1967 d'après Rudyard Kipling

1er DIMANCHE DE CARÊME (année A)

4 – avec la Parole

Depuis ce début de Carême, est née cette série ‘Rencontre avec …’ Nous avons pu ainsi rencontrer Moïse, Isaïe, Lévi, et d’autres personnages nous attendent. A travers ces personnages, c’est une invitation à rencontrer la Parole (Mt 4,1-11)…

Taizé

Mardi (1ère semaine)

5 – Des rabâcheurs

Seigneur, tu ne veux pas que l’on rabâche (Mt 6,7-15) mais tu nous donnes une prière que nous risquons nous-mêmes réciter sans en goûter toute la teneur. Que serait donc une prière que l’on ne rabâcherait pas ?

Jonas, Michel Ange, plafond de la chapelle sixtine, 1512

Mercredi (1ère semaine)

6 – Jonas, un homme pressé

Jonas est bien la figure de l’homme pressé (Jon 3,1-10). Pressé par Dieu, du moins le pense-t-il, pressé par le temps mais c’est parce qu’il le veut bien, oppressé par une mission dont il ne saisit pas l’enjeu.

Edwin Long, la reine Esther, 1878

Jeudi (1ère semaine)

7 – Esther, une reine angoissée

Voici la prière d’Esther (Estg 4,17k-t), une jeune fille seule. Seule au palais, seule juive parmi les païens de la cour, et elle seule peut sauver son peuple… ou mourir. 

Autel (VIII°s. ?) Beersheva - Israël

Vendredi (1ère semaine)

8 – Autour d’un autel (de passe)

Bien souvent, nous distinguons, dans notre vie de foi, notre pratique cultuelle et nos actes de charité. Faut-il les distinguer à ce point ? Laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère,(Mt 5,20-26)

Chavagnes en Paillers

Samedi (1ère semaine)

9 – Au soleil et sous la pluie

Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons (Mt 5,43-48)
Quel est donc ce Dieu injuste (à nos yeux) qui donne sa faveur autant aux bons (nous) comme à ceux qui ne le méritent pas (les autres !) ? A quoi bon, dès lors, tous ces efforts de prière, de partage, de jeûne… si finalement Dieu ne se rend pas plus présent à ceux qui lui sont fidèles ? 

2e DIMANCHE DE CARÊME (année A)

10 – En haut-lieu

Ce haut lieu de la Transfiguration (Mt 17,1-9), cette rencontre au sommet, c’est la rencontre avec ces personnalités : Moïse, et Élie. Moïse conduisit le peuple durant 40 ans au désert, Élie marcha 40, jours dans le désert pour atteindre l’Horeb.

Conques, Basilique Sainte Foy

Mardi (2e semaine)

11 – En toute fraternité mon Père

Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères (Mt 23,1-12). les paroles de Jésus font mouche. Scribes et pharisiens en prennent pour leur grade : ils disent mais ne font pas, et ce qu’ils font c’est pour être remarqués.

Anton Raphael Mengs, le songe de Joseph, 1774

Mercredi (2e semaine) ou Saint Joseph

12 – Joseph

Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.” (Mt 1,16-24)
Effectivement ça change tout : au lieu de livrer Marie à l’opprobre public, Joseph préfère répudier Marie en secret. En secret ? Est-ce possible ?

Lazare à la porte de l'homme riche par Fyodor Bronnikov, 1886.

Jeudi (2e semaine)

13 – Rencontre … ou pas

Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux. Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies…” (Lc 16,19-31)
A priori, la morale de l’histoire paraît simple : à ceux qui ont connu le malheur, le bonheur leur sera donné aux côtés d’Abraham, pour les autres ayant vécu dans le luxe : la fournaise ! Simple, du moins si la parabole en restait là.

Anna Bilińska-Bohdanowiczowa, Joseph vendu par ses frères, 1883

Vendredi (2e semaine)

14 – Une fraternité à l’épreuve

Jacob aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu’il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique de grand prix. En voyant qu’il leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester… (Gn 37,3…28)
L’histoire de Joseph vient nous rappeler que si la fraternité est donnée, l’amour reste encore à construire et à recevoir.

Domenico Maria Viani (1668-1711) Le retour du fils prodigue (détail)

Samedi (2e semaine)

15 – Un père-sévérant

“Alors Jésus leur dit cette parabole : un homme avait deux fils… (Lc 15,16-32)
Si Joseph (Gn 37) était une victime innocente, le fils cadet de notre parabole s’est mis, de lui-même, dans un foutu pétrin. Que lui a-t-il pris ?

Carl Bloch, Jésus et la Samaritaine, 1890

3e DIMANCHE DE CARÊME (année A)

16 – Un dialogue de source

Dans cette histoire tout commence (Jn 4,5-42) par une série de malentendus. Ce juif veut de l’eau. Mais la femme veut une réponse : pourquoi lui adresser la Parole, elle, une samaritaine ?

La jeune eslave juive de Naaman

Mardi (3e semaine)

17 – Une insignifiante captive

Des Syriens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. (2R 5,1-15)
Toute cette histoire n’aurait jamais pu voir le jour sans l’intervention étonnante de cette fillette anonyme.

Antonello de Messine, Vierge de l'Annociation, 1475

Mercredi (3e semaine)

18 – Un menteur angélique

Grand, Fils du Très-Haut, Roi sur la maison de Jacob à la suite de David et pour toujours… (Lc 1,26-38)
L’ange Gabriel annonce un avenir fabuleux à ce fils promis. Mais pourquoi cache-t-il à Marie, la vérité sur l’avenir de son enfant : ses pérégrinations poussiéreuses, une armée de pécheurs  à sa suite, et sa fin sur une croix comme un bandit ou un esclave ?

Guérison d'un aveugle, El Greco, 1570

Jeudi (3e semaine)

19 – Les insatisfaits

Alors que beaucoup se réjouissent, sont dans l’admiration, la guérison de Jésus suscite chez quelques uns la suspicion et révèle leur insatisfaction. Croit-il nous impressionner ? Veut-il attirer à lui les foules par ses actes miraculeux ? (Lc 11,14-23)

Jacob Adriaensz Backer, le paiement de l'impôt, 1630.

Vendredi (3e semaine)

20 – Un intello de scribe

A lire ce passage de l’Évangile de Marc (Mc 12,28-34), on se demande à quoi sert ce dialogue, sans contestation, sans heurt, où, pour une fois, tout le monde est d’accord.

Samedi (3e semaine)

21 – Un pharisien et un publicain

Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain… (Lc 18,9-14).
Ne tombons pas dans le piège, que cette parabole dénonce, en voulant à tout prix chercher autour de nous qui serait le pharisien ou qui serait le publicain.

Guérison de l'aveugle-né

4e DIMANCHE DE CARÊME (année A)

22- “Va voir ailleurs !” dit Jésus à l’aveugle

Jésus guérit un aveugle en lui disant d’aller voir ailleurs (Jn 9,1-41).
L’aveugle devient l’envoyé pour témoigner de celui qu’il ne verra qu’en toute fin du récit. C’est plutôt paradoxal,

"Miracle de jesus : la guerison du fils d'un officier du roi", de James Tissot, 1898

Mardi (4e semaine)

23- Une rencontre signifiante

Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, un fonctionnaire royal alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant” (Jn 4,43-54).
Un enfant qui se meurt vaut bien un tel déplacement. Mais, Jésus paraît, dans un premier temps, agacé par une telle demande.

Abraham Hondius, Jésus à la piscine de Bethsaïda, 1669

Mercredi (4e semaine)

24 – A la piscine

Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? (Jn 5,1-16).
Franchement, Jésus aurait pu trouver autre chose à dire au malade. Qui ne voudrait pas guérir ?

LEs Dix commandements, Cecil B.DeMille, 1956

Jeudi (4e semaine)

25- Rien ne ‘veau’ la vie

Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : ‘Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.’ » (Ex 32,7-14)
Nous pourrions penser que les fils d’Israël se sont détournés vers d’autres dieux. Mais une autre compréhension est aussi possible

papyrus

Vendredi (4e semaine)

26- En secret mais ostensiblement

Lorsque les frères de Jésus furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret. La semaine de la fête était déjà à moitié passée quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. (Jn 7,2..30)
Cela paraît paradoxal : Jésus décide d’aller à Jérusalem pour les fêtes des Tentes, en secret… mais il enseigne dans le Temple au vu et au su de tous. Allez comprendre !

James Tissot, Complot contre Jésus, 1894

Samedi (4e semaine)

27 – Des gardes attentifs

Voyant revenir les gardes qu’ils avaient envoyés arrêter Jésus, les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas ramené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! » (Jn 7,40-53)
Absent de cette scène, pleine d’ironie, Jésus est le centre des conversations.

Duccio di Buoninsegna, La résurrection de Lazare, 1311

5e DIMANCHE DE CARÊME (année A)

28- Rencontre dans les larmes

Alors Jésus pleura. Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l’aimait ! » (Jn 11,1-45)
Scène plutôt étonnante et unique dans les évangiles : Jésus pleure. Mais pourquoi ? Pour qui ? Pour Lazare qu’il va faire revenir à la vie ?

Anthony van Dyck - Susanne et les vieillards, 1622

Mardi (5e semaine)

29- Un gamin sagace

Comme on conduisait Suzanne à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme ! »(Dn 13,1-62)
Ce jeune Daniel est le Sherlock Holmes biblique, le Hercule Poirot vétérotestamentaire.

ND de la côte, Sarzeau (56)

Mercredi (5e semaine)

30 – Chez Corine

Une fois n’est pas coutume, la rencontre de jour à lieu chez Corine, au bord de mon chemin. J’espère que vous en profiterez pour découvrir d’autres articles de son blog haut en couleur.

L'ange de Dieu avec Sadrach Mesach et Abedenego dans la fournaise

Jeudi (5e semaine)

31 – Tout feu sans flamme

Au milieu du feu, les trois jeunes gens bénissaient le Seigneur. Le roi Nabuchodonosor les entendit chanter. (Dn 3,14…95) En résumé : Dieu n’a pas laissé cuire ses serviteurs, afin qu’ils puissent être crus.

James Tissot, Les juifs prirent des pierres pour lapider Jésus, 1896

Vendredi (5e semaine)

32 – Non sans ironie

Les Juifs lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, c’est parce que tu blasphèmes (Jn 10,31-42) Cela fait quand même la deuxième fois, que Jésus subit des menaces violentes.Cette fois-ci, ils veulent le lapider car il ose déclarer, disent-ils, qu’il est Dieu !

Le Christ devant le grand prêtre Caïphe,(détail), par Gerrit van Honthorst, vers 1617

Samedi (5e semaine)

33 – Caïphe

Les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent donc le grand conseil. Ils disaient : Si nous continuons à le laisser faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. (Jn 11,45-57)
Paradoxalement, ce sont les responsables religieux qui s’inquiètent des conséquences politiques de l’affaire  Jésus.

Duccio di Buoninsegna, Entrée de Jésus à Jérusalem, 1310

DIMANCHE DES RAMEAUX (année A)

34 – Séisme à Jérusalem

Les disciples amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. (Mt 21,1-11)
Deux  ânes, des manteaux et des branches sur le chemin, des acclamations… la ville de Jérusalem en plein émoi et s’interroge : Qui est cet homme ?

Dierick Bouts, Le repas chez Simon, 1440

Lundi (Semaine Sainte)

35 – Casser l’ambiance

Marie versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l’odeur du parfum.  (Jn 12,1-11)
Jésus semble vouloir interrompre le geste de Marie : Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement.

Retable de la Vierge du commandeur (Monastère de Sigena-Huesca), XVII°s.

Mardi (Semaine Sainte)

36 – Des disciples embarrassés

« Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres, avec embarras ne sachant pas de qui Jésus parlait. (Jn 13,21-38).
L’annonce de sa trahison est claire. Jésus sait qui le livrera. Or, ce qui peut nous étonner ce sont les réactions des disciples : ils ne comprennent pas. Même lorsque Jésus se fait plus précis et désigne le coupable, leur interrogation demeure.

Le Tintoret (Jacopo Robusti), La Cène,1593

Mercredi (Semaine Sainte)

37 – Pour Pâque, chez Untel

Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : ‘Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.’ (Mt 26,14-25)
Pourquoi aller chez Untel dont on ne nous rapporte ni le nom, ni le lien avec Jésus ou ses disciples ?

Lavement des pieds, céramique, Sr Mercedes, Dourgne, 20°s.

Jeudi Saint

38 – En pure perte, en pur don

Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » (Jn 13,1-15)
Pierre est prêt à accepter ce pur don du Christ, mais non gratuitement : en échange d’une purification totale, de la tête au pieds.

Jésus devant Pilate, Duccio di Buoninsegna (14° s.)

Vendredi Saint

39- Entre Pilate et le roi des Juifs

Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18-19)
Pour Pilate, et sans que personne ne lui ait soufflé mot, Jésus n’est ni un malfaiteur, ni un malfaisant. Ainsi s’ouvre le procès qui, dans la version de Jean, condamne à mort Jésus, le bien-faisant et qui, en même temps, le révèle comme Roi, Homme, et Fils.

Duccio di Buoninsegna, la mise au tombeau (Maesta), 1311

Samedi Saint

40- Rencontre … au jardin du silence

Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne.
(Jn 19,41-42)
Dans ce jardin de l’absence, un corps gît, caché aux yeux du monde.

Bartolomeo Schedoni, les Marie au tombeau, 1614

PÂQUES

Sa Rencontre pascale nous transforme

Or l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. (Mt 28,1-10)
Tout ça pour ça ? Tout cela pour quoi ?